Tesis
Jeune étudiante fascinée par l’omniprésence des médias au quotidien, Angela (Ana Torrent) prépare sa thèse sur la violence qu’ils véhiculent. Épaulée par son directeur de recherche, ses études tournent court lorsqu’elle apprend sa mort brutale dans la salle de projection de l’université. Désormais en possession de la vidéo qu’il regardait avant de décéder, Angela décide de mener sa propre enquête aux côtés de Chema (Fele Martinez), un étudiant grand amateur de gore. Leurs vies sont promptement mises en danger.
Avant Les autres (2001), Ouvre les yeux (1997) ou Agora (2009), il y eut ce premier film d’Amenabar, grâce auquel, à seulement 23 ans, il fit son entrée par la grande porte du cinéma de genre espagnol et lui donna même un second souffle.
Il faut dire que Tesis ne manque pas de ressources formelles et thématiques. En optant pour les codes du thriller classique, un binôme inexpérimenté qui s’attaque à une affaire paradoxalement à leur portée (après tout, le sujet de thèse d’Angela et le goût de Chema pour les films de genre concordent), Amenabar distille l’angoisse dans chaque espace, habité et/ou hanté par un tueur expert en snuff movies. Bientôt, le cadre ordinaire de l’investigation se change en terreau du refoulé. Les chambres respectives des protagonistes, les dédales souterrains de l’université et la salle de projection sont autant de pistes déroutantes, à la merci d’un événement horrifique. L’une des idées géniales, entre autres, de cet impressionnant concentré de suspense. À visionner sans attendre.