Terminator 3 : le soulèvement des machines
Il y a près de dix-huit ans, en 1991 (Terminator 2), le jeune John Connor, aidé par l’infatigable Terminator, sauvait l’humanité de la destruction. Le temps a passé et John, aujourd’hui âgé de 22 ans, vit clandestinement.
Sans carte d’identité, sans carte de crédit, sans téléphone ni adresse, John survit avec une seule obsession : échapper au réseau électronique Skynet qui pourrait retrouver sa piste et le tuer. En dépit de l’échec du T1000, la menace est latente, prête à surgir de nulle part. Le T-X, une nouvelle machine aussi sophistiquée que séduisante (incarnée par la sculpturale Kristanna Loken), repart à la poursuite de Connor et d’une jeune vétérinaire, Kate Brewster (Claire Danes, Romeo + Juliette). Mais Terminator, dont les qualités techniques l’apparentent désormais à un cyborg préhistorique, reprend du service afin de contrer le soulèvement des machines…
Après deux épisodes prodigieux, Terminator en 1984 et T2 en 1991, James Cameron passe la main à Jonathan Mostow, réalisateur de Breakdown et du thriller marin U-571. Et le résultat n’est pas à la hauteur de nos espérances. Hormis quelques changements de surface (le TX à la place du T1000), T3 constitue un remake pur et simple de T2.
Le scénario, fatigué au bout de tant d’années, n’a d’autre fonction que d’enchaîner les séquences spectaculaires qui, après les prouesses de Matrix à la même époque, accusent le coup. Il suffit d’ailleurs de comparer les deux séquences de poursuite en voiture du film à celles des frères Wachowski pour mesurer l’écart.
S’il fallait bien sûr l’accord de Schwarzenegger avant d’activer la mise en chantier réelle de ce troisième volet (la prod a mis le paquet avec un salaire de 30 millions de dollars), les responsables du projet auraient peut-être dû en profiter pour actualiser le type de menaces auquel sont confrontés les personnages. Le film réactive la sempiternelle opposition entre l’homme et les machines (thème déjà présent dans Metropolis et les films de SF des années 50), ce qui date considérablement les enjeux. Même Schwarzie semble s’ennuyer et se contente du minimum syndical (deux ou trois répliques cinglantes, un clignement d’œil par-ci par-là…), avant de signaler aux spectateurs son départ définitif de la série : « She’ll be Back », dit-il à propos du TX alors carbonisé, en guise de passage de relais.
Heureusement, le film possède ses attraits, notamment la prestation de Nick Stahl (John Connor), transfuge du Bully de Larry Clark, qui donne un peu d’humanité à l’ensemble. De quoi patienter avant d'aller voir dès demain, le 3 juin, Termanitor renaissance en salles.