Temps sans pitié
Accusé du meurtre de sa petite amie, Alec Graham (Alec McCowen) risque la peine de mort. Son père (Michael Redgrave), un ancien alcoolique tout juste sorti de cure, ne dispose que d’une journée pour rétablir la vérité et changer le destin de son fils.
Réalisé en 1957, Temps sans pitié compte parmi les œuvres capitales du cinéaste américain Joseph Losey alors exilé au Royaume‑Uni depuis 1953 pour échapper à la chasse aux sorcières. Le film marque également le début d’une longue collaboration avec Richard MacDonald, directeur artistique remarquable qui travailla sur Eva, The Servant, L’assassinat de Trotsky…
Radiographie britannique
Dès la séquence inaugurale, Losey a la formidable idée de désamorcer le traditionnel enjeu d’une enquête, à savoir l’identité du criminel. Derrière la course contre la montre de Graham, apparaît une radiographie implacable de la société britannique (passée inaperçue par la nouvelle critique anglaise de l’époque) à travers laquelle le pouvoir judiciaire et journalistique laisse peu de chance à la vérité.
La quête chronométrée avoisine le chemin de croix et bientôt le thriller à charge contre la peine de mort compose à merveille avec le drame d’un père dévasté incapable de renouer avec son fils. Un grand film.