Télé Gaucho
Comme son titre l’indique, Télé Gaucho met les pieds dans le plat cathodique et emprunte, à la manière de Mes meilleurs copains ou de Péril jeune, la forme du film de groupe, ou choral, structure dont son réalisateur avoue être particulièrement friand.
Inspiré de son expérience au sein de Télé Bocal (une télévision libre dans la veine de l’esprit des Seventies qui existe toujours), Leclerc décrit la création, par une bande de potes fumeurs de pétards, de Télé Gaucho, une télévision qu’ils imaginent contestataire, voire subversive. Mais ce sont bien les seuls et c’est là que le titre (Gaucho ?) pose problème.
Car le film retrace surtout l’arrivée à Paris d’un jeune provincial (joué par le fils de Serge Moati) qui sert de guide et de fil rouge à cette pochade sympathique mais inoffensive, où l’on croise Éric Elsomino (le Gainsbourg de Sfar) en gourou charismatique, Maïwenn en féministe rock et une bande de petits‑bourgeois qui finissent par faire une télé commerciale (TF1 pour faire court et facile) pas si éloignée de celle qu’ils conspuent, incarnée ici par Emmanuelle Béart.
Télé Gaucho ? Non, plutôt Télé Charlot ou Télé Guignolo eut été un choix plus juste.