Été 85
Tandis que son voilier dérive lors d’une sortie en mer, Alexis (Félix Lefebvre), 16 ans, est secouru par David (Benjamin Voisin), 18 ans. Le temps d’un été, les deux ados partageront une histoire d’amour aussi lumineuse que tragique.
Adaptation libre du roman d’Aidan Chambers, Dance on my Grave (paru en France sous le titre La danse du coucou en 1982), Été 85 explose comme une bouffée d’air juvénile dans la filmographie arrivée à maturité de François Ozon (Jeune & jolie, L’amant double). Narré par la voix‑off d’Alexis, le récit d’apprentissage brouille les pistes avec son arrestation en prologue suivie d’une chronique intime jalonnée de moments magiques déjà révolus.
Un point de vue rétrospectif qui va de pair avec une nostalgie naturelle, notamment lors d’une touchante scène hommage à La boum. Un épisode de déconnexion rêveuse toutefois révélateur d’un amour à deux vitesses : Sailing de Rod Stewart dans les oreilles, Alexis s’enferme dans sa bulle romantique, à ses côtés mais déjà loin, David amorce les pas frénétiques que son ami/amant reprendra plus tard sur sa tombe en guise de promesse tenue.
Une histoire d’amour idéalisée qui se déroule délicatement en filigrane des confessions de l’adolescent inconsolable, soutenu par son professeur de français (Melvil Poupaud, méconnaissable), il rejoindra le réel et le monde des vivants grâce au pouvoir cathartique de l’écriture.
Réalisé en Super 16 mm, le grain permet de « ramener une douceur, de faire ressortir le rouge des peaux contrairement au numérique dont l’image est très froide et glacée », selon le cinéaste.
Un Été 85 poignant et solaire comme un premier amour.