Tanguy, le retour
Savourant une retraite paisible dans leur appartement cossu du XVIIIe arrondissement parisien, Edith (Sabine Azéma) et Paul (André Dussollier) sont confrontés à une surprise de taille : le grand retour de leur progéniture chérie (Éric Berger), 44 ans, fraîchement débarquée de Chine et en pleine crise matrimoniale.
Dix‑huit ans après son film phénomène (4 millions de spectateurs et un prénom tombé en désuétude), Étienne Chatiliez prolonge les aventures sédentaires de Tanguy, décidément très à l’aise dans le douillet cocon familial. Bien sûr, sa situation (plus répandue qu’on ne le croit dans la vraie vie) suscite au début compassion et solidarité à la maison, d’autant que Zhu (Emilie Yili Kang), sa gamine férue de proverbes chinois, fait partie du kit retour. Avec une perversité mollassonne déconcertante, Tanguy refait peu à peu son nid à l’abri des impératifs du monde adulte (le loyer, les factures, le boulot, pas son problème) tandis que ses géniteurs s’attelleront bientôt à se débarrasser (une fois de trop) de lui.
Toutefois, il faudra trouver mieux que de l’alcool à 90° ou des poils de chat allergisants pour prétendre à un revival jubilatoire. Visiblement, la cruauté décomplexée initiale a succombé aux stratagèmes gentillets et foireux. Même pas drôle.