Tango
Après Monsieur Hire (1989) et Le mari de la coiffeuse (1990), Patrice Leconte a des envies d'itinérance, de tailler la route en même temps que des costards aux hommes. Seul aux commandes, il écrit un scénario qui lui ressemble, une farce provocatrice très inspirée par le cinéma de Bertrand Blier dans laquelle les hommes n'ont pas le beau rôle. Mais à sa sortie, le film est contre toute attente taxé de misogynie. C'est pourtant tout l'inverse que raconte Tango.
Ainsi, un ex‑juge célibataire qui se fait appeler « l'Élégant » (Noiret), un homme volage que sa femme vient de quitter (Lhermitte) et un veuf (Richard Bohringer) qui n'est pas pour rien dans la disparition de sa propre femme et de son amant (Michelle Laroque, ouverture mémorable) se retrouvent sur la route, prêts à faire payer toutes celles qui ont osé leur dire non. De rencontres coquines en projet de meurtre, leurs discussions autour de leurs relations avec les femmes occupent bientôt toutes leurs journées.
Audacieux, provocateur, grinçant, Tango démontre sans cesse son extrême liberté de ton et de style, proche de la fable. Les répliques fusent, Noiret est irrésistible, un très drôle voyage initiatique.