Tamara Drewe
Adapté d’une bande dessinée de Posy Simmonds, petit bijou pastichant avec bonheur les motifs de la littérature anglaise, Tamara Drewe cale son pas sur une héroïne idéaliste, journaliste pour The Independent, flanquée d’un short moulant, d’un mini‑débardeur et d’un nez refait. La très belle Gemma Arterton (Prince of Persia, Le choc des Titans) prête ses traits à cette journaliste lassée de sa vie londonienne qui, débarquant dans son village natal de la campagne du Dorset, fait tourner la tête de tous les mâles du coin : un rocker de Prisunic, un jardinier beau gosse digne de l’amant de Lady Chatterley et un écrivain volage.
L’originalité du film de Stephen Frears qui, après l’immense succès de The Queen, revient à un petit film satirique proche de l’esprit d’un Woody Allen en grande forme, tient dans le mélange constant des registres. Entre comédie de mœurs, charge vitriolée tous azimuts (de l’égocentrisme mesquin des romanciers aux puritains du terroir, tout le monde en prend pour son grade), mélo campagnard et pastiche vachard, Tamara Drewe ne traite au fond que d’un seul sujet : la vanité qui plombe indifféremment tous ses personnages, obsédés par leur petite personne. Une réussite indéniable mise en scène avec légèreté (un peu trop ?).