Swordsmen
1917. Liu Jinxi (Donnie Yen) mène une existence paisible auprès de sa femme et ses fils dans une contrée reculée de la province chinoise. Un jour, il vient secourir le boucher du village, attaqué par deux bandits. Ses exploits sont aussitôt récompensés par la police mais le détective Xu Baijiu (Takeshi Kaneshiro) reste sceptique quant à l’honnêteté de Jinxi. En menant sa petite enquête, il découvre que le paysan est un tueur repenti, particulièrement doué en arts martiaux.
Swordsmen, intitulé Wu xia (signifiant « chevalier errant ») en version originale, réactive un genre littéraire traditionnel à travers lequel un justicier parcourt la Chine ancestrale afin d’y faire régner la justice. À l’instar de Zhang Yimou (Le secret de poignards volants), Peter Chan (affichant une carrière prolifique) rend un hommage étoffé au genre.
Scandé par trois séquences martiales admirablement chorégraphiées, Swordsmen compose avec la traque et la rédemption afin que l’action puise son potentiel dans cet éternel jeu du chat et de la souris. Cependant, l’antagonisme institué entre Baijiu, l’homme qui enquête (et pense) et Jinxi, le professionnel du combat, est maladroitement appuyé avec l’intrusion de commentaires scientifiques, explicitant littéralement les rapports du corps à la façon d'un cours de biochimie. Informatif certes, mais pas nécessaire à la trame dramaturgique du film. Un petit bémol donc, au sein d'un ensemble de toute beauté.