Sully
Chesley « Sully » Sullenberger (Tom Hanks) est un pilote de ligne chevronné qui a des milliers d’heures de vol à son actif. Alors qu’il vient de décoller de New York aux commandes de l'Airbus A320 du vol 1549 d'US Airways, avec 155 personnes à bord, des volatiles font exploser les deux moteurs de l’appareil, l’obligeant à tenter d’amerrir sur le fleuve Hudson. Nous sommes le 15 janvier 2009 et sa vie ne sera plus jamais la même.
Cette histoire vraie, qui a fait tourner en boucle les chaînes info du monde entier pendant des semaines, aussi intense soit‑elle, n’a pas duré plus de quatre minutes. Clint Eastwood s'appuie alors sur les accusations de la hiérarchie de la compagnie (selon elle, la perte de l'avion aurait pu être évitée par le pilote) pour étirer parfois artificiellement le temps.
En dépit de la prestation remarquable d’un Tom Hanks profond, émouvant et implacable, d’une réalisation classique et maîtrisée, on peine à s’intéresser à ce qui précède et suit l’accident. Car au fond, le sujet n'est pas là, mais dans les doutes et les cauchemars du pilote, symboles des événements du 11 septembre qui hantent littéralement chaque plan du long métrage. Eastwood, à sa façon, ne désespère pas du rêve américain et fait naître des pires catastrophes de nouveaux héros. Alors que certains sont parvenus à se crasher dans les tours (une seule courte phrase dans le film y fait clairement référence, de manière presque légère), le commandant Sully, pendant tout le film, va chercher à éviter les tours et épargner les New‑Yorkais.
Face aux doutes de la hiérarchie (tout semble ici très appuyé), le consensus général autour de l'équipage, exemplaire de bout en bout, l'emporte vite et nous laisse sur notre faim. Était‑il seulement possible de faire plus fort que l’événement dont le film s’inspire ?