Cette petite pépite sérielle, aussi noire qu’un récit de James Ellroy, met en scène un Colin Farrell littéralement habité par son rôle de détective privé enquêtant sur la mystérieuse disparition d'Olivia Siegel, la petite fille bien‑aimée du légendaire producteur hollywoodien Jonathan Siegel. Alors que Sugar tente de comprendre ce qui est arrivé à Olivia, il découvre également les secrets de la famille Siegel ; certains très récents, d’autres enfouis depuis longtemps.
Costume impeccable, le comédien est comme un poisson dans l’eau dans la peau d’un privé digne descendant de Mike Hammer. Il est à lui tout seul la somme de toutes les références du genre, du Privé d’Altman à L.A Confidential de Curtis Hanson, quand il ne navigue carrément pas dans les eaux troubles du Chinatown de Polansky.
Rétro et stylé
Tout est stylé dans sa manière de parler, de se fringuer, de se bagarrer, ou même de conduire sa Corvette décapotable Stingray d’époque. Réalisée en partie par Fernando Meirelles (La cité de Dieu), la série est un festival d’idées réjouissantes de mise en scène au service d’un scénario truffé de surprises et de références ciné dont on se délecte à chaque instant.
Au final, on a clairement la sensation d’avoir vu une série addictive, truculente et délicieusement rétro. Aussi savoureuse et corsée qu’un bon café noir avec, une fois n’est pas coutume, un « sucre » qui fait toute la différence.