Submarino
Nick (Jakob Cedergren) et Peter (Peter Plaugborg) sont deux frères à l’enfance désastreuse, que la vie a séparés. Les années passent, chacun tente de subsister dans un quotidien morne et isolé à Copenhague. Peter est père d’un petit garçon, Martin. Un jour, ils se retrouvent aux funérailles de leur mère.
Après Festen (1998), Thomas Vinterberg revient en force pour livrer deux frères à la solitude oppressante de l’existence. Unis par les souvenirs traumatiques de leur enfance, les deux hommes peinent à avancer. Sous sa corpulence de Viking, Nick est fragile, tandis que Peter, junkie résigné, parvient difficilement à élever son jeune fils.
Vinterberg rive ce binôme fraternel à la cruauté du déterminisme et au néant de leur errance quotidienne. Il y a donc une origine à tant d’exclusion. Dès que le contact est amorcé avec autrui, il se solde inexorablement par un échec destructeur. Vinterberg ne laisse aucune chance à ces Abel et Caïn contemporains, auréolés de dépression fatale. Plombant mais touchant.