Stripped Naked
Alors que son petit copain vient de la larguer sur une route de campagne, Cassie, stripteaseuse à qui la vie n’a pas toujours souri, tombe en plein milieu d’un deal de drogue qui dégénère. Au milieu des cadavres, elle récupère 90 000 dollars en liquide, et autant en amphétamines. Elle décide de saisir sa chance et de partir vivre en France. Mais comment s’en sortir avec un tueur aux trousses, un boyfriend qui aimerait bien partager l’argent et une colocataire collante ?
Amoureux du cinéma dit « Grindhouse » (terme désignant les films bis qui passaient souvent en double programme dans les salles de la 42e rue à New York dans les années 60, 70 et 80), auquel Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ont rendu hommage il y a quelque temps avec Boulevard de la mort et Planète terreur, le réalisateur Lee Demarbre œuvre dans le genre depuis ses débuts en 1998. Il signe des micro‑productions enthousiastes mais souvent sans le sou… et malheureusement sans talent !
Si son récent Smash Cut s’est bâti une petite réputation -assez imméritée il faut bien le dire-, Stripped Naked, filmé la même année, n’a pas connu les mêmes faveurs. La jaquette a beau tenter de faire passer l’œuvre pour un monument sulfureux, la réalité est tout autre. Tourné pour la télévision, plutôt inoffensif en matière de violence ou d’érotisme, Stripped Naked ressemble à ce qu’il est : un téléfilm vite fait mal fait qui souffre d’une réalisation affreusement impersonnelle, voire catastrophique dès qu’il s’agit de faire parler la poudre.
D’autant plus regrettable que le scénario de Christine Conradt et Ian Driscoll réussit à dépeindre un univers crédible avec ses paumés abîmés par l’existence, symboles d’une Amérique « white trash » où le seul espoir d’une vie meilleure passe forcément par l’arnaque ou le meurtre. Quelques personnages arrivent à devenir attachants (Jade, la colocataire), et l’on se surprend à penser qu’entre des mains plus expertes, Stripped Naked aurait pu être une petite série B hautement fréquentable.