par Émilien Villeroy
23 juillet 2018 - 11h03

Still on the Run : the Jeff Beck Story

année
2018
Réalisateur
AvecJeff Beck, Eric Clapton, Jimmy Page, Rod Stewart
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Légende discrète, innovateur mésestimé ou guitar hero réservé aux aficionados : Jeff Beck semble avoir toujours tracé sa route comme il le sentait, résolument à la marge et sans se soucier du regard du grand public. Une carrière volatile qui a vu le guitariste anglais passer d'un projet à l'autre, d'abord au sein des Yardbirds puis avec son Jeff Beck Group, croisant sur sa route Jimmy Page, Rod Stewart ou Ronnie Wood. Avec une seule constante, depuis le blues rock rocailleux de Truth (1968) jusqu'au jazz fusion de haute voltige de Blow by Blow et Wired (1975 et 1976) : un jeu de guitare virtuose et unique, tordant chaque note de ses longs solos à coups de vibratos précis et sensibles. Il était donc grand temps qu'un documentaire se penche enfin sur le cas Jeff Beck et son étonnant parcours qui se poursuit encore aujourd'hui sans montrer signe de ralentissement.

 

Malgré sa facture télévisuelle assez banale et parfois un peu répétitive, Still on the Run : the Jeff Beck Story est un bel hommage au guitariste culte, qui se savoure avec un grand plaisir aux côtés du principal intéressé. Interrogé chez lui, principalement en train de bricoler dans son garage (l'automobile étant l'autre passion de sa vie), Jeff Beck évoque avec humilité et humour les moult rebondissements de sa carrière longue d'un demi‑siècle, avec de nombreuses anecdotes savoureuses (son départ des Yardbirds au milieu d'une tournée catastrophique ou encore la composition à quatre mains du tube Superstition avec Stevie Wonder). Autour de lui, une constellation de collaborateurs (les grands Jimmy Page ou Eric Clapton) et des fans (parmi lesquels David Gilmour de Pink Floyd ou Slash des Guns and Roses) se pressent pour dresser un portrait chaleureux et dithyrambique du guitariste, mettant en avant de manière unanime sa contribution unique à l'histoire du rock.

 

Si l'exercice ne tombe jamais dans le banal passage de pommade pour vieille star intouchable, c'est parce que Still on the Run a le bon goût d'aller au cœur du sujet et de faire passer l'art avant les bavardages, en nous faisant écouter Jeff à l'œuvre, d'un solo à l'autre, au gré des mutations de son jeu, s'attardant avec soin sur certains titres et aspects très techniques (le choix par exemple de ne presque plus utiliser de médiator à partir des années 80). Une approche très musicale qui, si elle n'apprend peut‑être pas beaucoup de choses à ses fans, donne à voir au plus près l'évolution tranquille du musicien et constitue une très belle porte d'entrée pour qui voudrait explorer pleinement la carrière de Jeff Beck.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/05/2018
image
BD-25, 87', zone B
1.78
HD 1 080i
16/9
bande-son
DTS-HD Master Audio 5.1
PCM stéréo
sous-titres
Français, anglais, allemand, espagnol, portugais, italien
7
10
image

Principalement constitué d'images d'archives et d'interviews, Still on the Run nous propose une qualité d'image très correcte mais relativement hétérogène. Si les plans récents sont de très belle facture (avec beaucoup de détails), les séquences venues des années 60 et 70 ont parfois subi les outrages du temps, sans parler des zooms numériques pleins de grain sur certaines photographies ou pochettes...

7
10
son

Belle qualité d'un bout à l'autre du documentaire, aussi bien dans les entretiens que dans les quelques séquences musicales (nombreuses mais courtes). Évidemment, l'écoute en DTS‑HD Master Audio 5.1 ne changera pas grand‑chose aux monologues de Jeff Beck dans son canapé ou aux bouts de concerts des Yardbirds captés en mono en 1965...

5
10
bonus
- Live à Montreux en 2007 (21')

Après la leçon d'Histoire, rien ne vaut la démonstration avec cette captation datant de 2007. En quatuor musclé, Jeff Beck et ses musiciens interprètent cinq morceaux sur la scène du prestigieux Montreux Jazz Festival, entre classiques (Freeway Jam ou Blue Wind) et nouveautés d'alors (Nadia). 21 minutes instrumentales impeccables qui honorent le talent de Jeff Beck malgré une réalisation assez statique.

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