Starbuck
Durant sa jeunesse, David Wozniak (Patrick Huard) fut un fervent habitué de la banque du sperme, contre rémunération et l’octroi d’un pseudonyme, Starbuck. Désormais, la quarantaine ne le rendant pas mature pour un sou, il arrive toujours en retard à son travail (à savoir : livreur de viande pour le compte de la boucherie familiale), doit un paquet d’argent à des gros bras (dont le rituel menaçant consiste à l’immerger dans sa baignoire) et vit une relation plutôt bancale avec Valérie (Julie LeBreton), la future mère de son enfant.
À cette existence déjà loin d’être un long fleuve tranquille, déboulent 142 des 533 progénitures nées de ses dons de sperme. Ils intentent un procès à la clinique de fertilité afin de découvrir la véritable identité du mystérieux Starbuck.
Véritable film‑phénomène au Canada, Starbuck a su dépasser les frontières québécoises pour s’offrir le luxe d’un remake aux États‑Unis (avec Steven Spielberg à la production), en plus d’un accueil hyper‑favorable auprès du public international. Une consécration méritée tant l’excentricité du sujet, truffée de répliques désopilantes (avec l’accent qui aide naturellement) écarte tout cynisme au profit d’une sacrée dose de bons sentiments.
La marmaille devenue grande renvoie la pareille à Wozniak. C’est à son tour de faire ses premiers pas dans le monde adulte, d’autant plus que le rôle de papa bienfaiteur (ou ange gardien comme il dit) lui sied plutôt bien. Un feel‑good movie qui donne envie d’y croire.