Sri Lanka National Handball Team
L’Europe, c’est un peu l’Eldorado pour Stanley, Manoj et leurs copains. Pour quitter le Sri Lanka et obtenir un Visa pour l’Allemagne, ils ont tout tenté. Mais quand la voie légale échoue, les compères, las d’essuyer des refus, imaginent un plan rocambolesque. Tombant par hasard sur une invitation pour un tournoi de handball en Bavière, ils décident de monter leur propre équipe. Et tant qu’à faire, ils s’octroient le titre d’équipe internationale du Sri Lanka. Le hic, c’est que ce sport n’existe pas dans leur pays…
Parfois, la réalité de la vie se charge elle‑même d’imaginer les histoires les plus folles, livrant sur un plateau, à qui veut bien y prêter attention, des scénarios en or. En découvrant l’histoire vraie de ces vingt‑trois faux handballeurs sri‑lankais, Uberto Pasolini (rien à voir avec Pier Paolo), producteur de The Full Monty, a décidé de se lancer dans sa première réalisation, motivé par cet incroyable fait divers.
Comédie dans la veine de The Full Monty, donc, mais aussi de Rasta Rockett (pour l’histoire fraternelle d’hommes s’investissant dans une nouvelle discipline pour atteindre leurs objectifs), Sri Lanka National Handball Team ne parvient cependant pas à égaler ses modèles. Le potentiel de cette aventure hors normes n’est pas exploité à sa juste valeur. Le réalisateur choisit le néoréalisme pour retranscrire le quotidien des ghettos de Colombo, les envies inassouvies d’immigration des populations démunies, les désirs d'ailleurs, la clandestinité. Mais il dépeint ces sujets politiques et sociaux avec trop de naïveté, brossant le portrait de personnages touchants mais archétypaux, rendant ainsi caduque sa volonté de réalisme.
Quant au côté comédie, la mayonnaise ne prend pas. Problèmes de rythme, mise en scène fonctionnelle, jeu approximatif des acteurs non‑professionnels… On sourit plus que l’on ne rit, sensibilisés par les problématiques soulevées, mais au traitement hélas trop superficiel.