par Laurence Mijoin
25 novembre 2010 - 11h19

Splice

année
2009
Réalisateur
InterprètesAdrien Brody, Sarah Polley, Delphine Chanéac, Brandon McGibbon, Simona Maicanescu, David Hewlett
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Scientifiques stars auréolés du succès de la conception de deux créatures hybrides aux ADN d’animaux mêlés, Elsa et Clive (Sarah Polley et Adrien Brody), en couple au travail comme à la ville, se lancent en secret, et contre les décisions de leur laboratoire, dans la création d’un être à l’ADN mi‑animal mi‑humain. De cette fusion « naît » un petit être qu’ils baptisent Dren, créature féminine à la croissance ultrarapide. Ses premiers pas ne se font pas sans heurt. Mais c’est trop tard : les deux généticiens l’ont définitivement adoptée. De gré ou de force…

Aurait‑on trouvé le digne héritier du cinéma de David Cronenberg ? Un réalisateur capable de transcender le genre dans lequel il officie, n’en faisant pas une fin en soi mais bel et bien un médium au service de son histoire. Vincenzo Natali (l’acclamé Cube) pourrait bien prétendre à ce titre, puisqu’il signe avec Splice l’un des films fantastiques les plus surprenants et audacieux de ces dernières années, livrant par la même occasion une œuvre d’une modernité étourdissante.

Et ce n’est pas son sujet de surface, celui de la manipulation génétique et des problèmes éthiques qu’elle soulève, qui fait sa contemporanéité. Car Splice est avant tout un film sur la responsabilité, celle des scientifiques certes, mais surtout celle des adultes en général. Ici, le modèle parental est décortiqué avec brio, montrant un couple perturbé par le concept de l’enfantement. Lui en voudrait un, elle craint une déformation de son corps et un frein à son évolution professionnelle. C’est finalement elle qui décidera de passer à l’acte, contre les recommandations de son compagnon, profitant de cette facilité que lui offre la science.

Filmant les « naissances » des créatures de laboratoire comme de véritables accouchements (jusqu’à montrer Sarah Polley en train d’immortaliser la scène au caméscope familial), Vincenzo Natali propose au spectateur une métaphore habile du désir larvé de parentalité, entraînant de lourdes conséquences. Choisissant inconsciemment la procréation artificielle (rapide et indolore) aux « voies naturelles », Elsa et Clive vendent leur âme au Diable, parents d’un être mi‑ange mi‑démon qui ne cessera de chercher sa place parmi les hommes (mention spéciale à Delphine Chanéac, qui interprète Dren adulte), comme le fait la créature de Frankenstein dans le roman de Mary Shelley, pauvre hère que la solitude et l’abandon pousseront à faire le Mal.

Un drame fantastique introspectif, qui soulève une multitude de questions passionnantes, comme autant d’avertissements.

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blu-ray
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- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
02/11/2010
image
BD-50, 107', zone B
1.85
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
8
10
image
Cette copie fait honneur à la magnifique photographie glacée du film (bleus éclatants, noirs profonds). On retrouve donc avec ce disque haute définition un plaisir de visionnage équivalent à la projection en salle. La compression sait se faire discrète, même sur les nombreux aplats de couleur (on note toutefois un léger fourmillement durant certaines séquences à l’atmosphère nébuleuse), et le très bon niveau de piqué, associé à un subtil grain cinéma bienvenu, met en valeur les nombreux détails du long métrage, notamment la seconde moitié du film, plus sombre et onirique, et ses scènes dans la forêt.
8
10
son
Versions française et originale sont logées à la même enseigne, ce qui est très appréciable. Même si on privilégiera la piste anglaise pour ses voix plus homogènes (les doublages français manquent un peu de profondeur), chacun pourra trouver son compte ici, puisque les mixages 5.1 sont équivalents. Malgré le caractère intimiste du film, la spatialisation des effets garantit une expérience grisante et très dynamique, sublimée par une musique bien dosée. Les aigus sont cristallins et les basses puissantes. Enfin, les installations plus modestes pourront profiter du film en 2.0, en VF et VO.
7
10
bonus
- Commentaire audio illustré de Vincenzo Natali en VOST
- Coulisses en SD (33')
- Vincenzo Natali sur le tournage en SD (32')
- Création du générique d’ouverture en HD (4')
- Bande-annonce
Les amateurs de cinéastes loquaces s’attarderont avec plaisir sur le commentaire audio de Vincenzo Natali, judicieusement ponctué de nombreuses images de production (croquis, effets spéciaux intermédiaires…). Le réalisateur, habité par son art, parle avec passion de son « bébé », et notamment de ses références (son amour pour Alien et le travail de H.R. Giger, Frankenstein…), en profitant pour décrypter les thèmes abordés que sont la famille et la science. Des deux making of proposés, on préférera celui intitulé « Vincenzo Natali sur le tournage de Splice », plus vivant que l’autre featurette. On y voit Delphine Chanéac travailler son personnage, tout comme Abigail Chu, la petite fille qui incarne la créature enfant (et accessoirement pro en arts martiaux !). On apprend beaucoup sur les effets spéciaux utilisés, mélange d’effets physiques (marionnettes, maquillages…) et d’images numériques, ce qui permet d’obtenir ce niveau de réalisme, une prouesse vu le budget modeste. Enfin, un module sur la création du générique d’ouverture permettra d’approfondir la découverte de la conception des SFX.
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