Spiritwalker
Au sortir d’un crash automobile, un homme (Yoon Kye‑sang) découvre qu’il a perdu tout souvenir. Il ne sait plus qui il est et ignore ce qui a précédé son accident. Bientôt, il constate que son esprit change de corps toutes les douze heures. Les corps dans lesquels il se « réincarne » temporairement appartiennent visiblement à des malfrats.
Des malfaiteurs qui sont d'ailleurs à ses trousses et impatients de le tuer. Mais ces « migrations » corporelles les retardent. Dans le magma que forment ses souvenirs, l’homme se remémore le visage d’une femme qu’il pense en grand danger. Une course contre la montre s’engage.
Une énergie qui laisse bouche bée
Entre identité perdue, boucle temporelle et coups de théâtre en mode Memento, le scénario de Spiritwalker, imaginé et filmé par le Sud‑Coréen Yoon Jae‑Keun, n’est pas un modèle de clarté. Mais ce récit est surtout prétexte à enchaîner une nerveuse série de morceaux de bravoure ‑castagnes ou poursuites automobiles dans des ruelles hyper‑étroites‑ dont l’indéniable énergie laisse bouche bée.
Parfois basique mais efficace
On peut regretter que ce mix thriller/SF soit un peu moins original qu’il n’en a l’air : avec Volte Face, John Woo avait su conférer un supplément psychologique bienvenu à un pitch proche. On peut aussi se lamenter que l’ultime grande scène d’action de Spiritwalker, une baston dantesque dans une boîte de nuit, offre un hommage un brin trop appuyé à une séquence similaire (le « Cercle rouge ») vue dans le premier John Wick.
Reste que les savants jeux de miroirs de Spiritwalker, la fluidité de sa combattive réalisation, la hargne spectaculaire de ses scènes d’action ainsi que quelques interprétations incandescentes (particulièrement Park Yong‑woo vu dans Decision to Leave) proposent un trépidant délassement.
Spiritwalker devrait avoir prochainement un remake américain, produit par Lorenzo di Bonaventura (Quatre frères, G.I Joe : le réveil du cobra).