par François Coulaud
05 avril 2022 - 10h18

Spider-Man : No Way Home

année
2021
Réalisateur
InterprètesTom Holland, Zandaya, Benedict Cumberbatch, Willem Dafoe, Jamie Foxx, Jacob Batolon
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Depuis la fin de Spider‑Man : Far from Home, la vie de Peter Parker (Tom Holland) est devenue un enfer. Son identité secrète, révélée à tous par le défunt Mysterio, est un frein social et universitaire non seulement pour lui‑même, mais aussi pour ses proches, MJ (Zendaya) comme Ned (Jacob Batolon). À bout, Peter va demander de l’aide au Doctor Strange (Benedict Cumberbatch) : peut‑il lancer un sort forçant tout le monde à oublier son vrai nom ? Strange accepte, mais Peter perturbe l’invocation. A priori, aucun problème n’en découle. Sauf que, bizarrement, d’étranges super‑vilains commencent à apparaître : Electro (Jamie Foxx), Otto Octavius (Alfred Molina), le sinistre Green Goblin (Willem Dafoe) ou encore Sandman (Thomas Haden Church). Face à ces multiples menaces, Peter va avoir besoin d’aide…

 

Fan service chimiquement pur

Colossal succès au box‑office (1,8 milliard de dollars de recettes), ce Spider‑Man : No Way Home semble avoir mis tout le monde d’accord en 2021. Il faut reconnaître que l’année avait été funeste du côté super‑héros : entre le lamentable Venom : Let there Be Carnage, le très raté Wonder Woman 1984, le pas folichon Les éternels et la demi‑réussite Black Widow, les héros en Spandex n’étaient pas à la noce. Mais, si Spider-Man : No Way Home a si bien bouclé son OPA sur le public, c’est moins grâce à ce paysage ciné sinistré qu’en raison de sa substance même : du fan service chimiquement pur.


Une grand‑messe au final doux‑amer

Pour ne pas trop spolier « le » gros coup du film, on dira donc juste qu'il réunit en conclave l’essentiel des figures qui ont marqué la saga Spider‑Man, depuis l’époque de Sam Raimi au début des années 2000 jusqu’à aujourd’hui. Cette grand‑messe témoigne sans doute du manque d’idées inédites ‑ou d’idées tout court‑ à Hollywood.

 

Mais le long de Jon Watts parvient malgré tout à éviter le vulgaire recyclage en permettant aux principaux protagonistes de connaître une évolution. De trouver une nouvelle charpente, grâce en soit rendue notamment aux très bonnes performances de Tom Holland et surtout de Willem Dafoe. Il faudra certes, pour ce faire se fader des séquences d’action et des gags à répétition destinés à « nourrir » cette armée de protagonistes. Mais on ne boudera pas son plaisir en reconnaissant que ces scènes s’avèrent globalement, assez réjouissantes. Et l’on appréciera aussi comme il se doit le surprenant final doux‑amer du film.


Merci Sam Raimi

D’un point de vue formel enfin, No Way home est de surcroît d’une facture bien supérieure aux précédentes itérations de l’homme‑araignée, qu’il s’agisse de Homecoming ou de Far from Home.


Mais ce dernier point nous amène au principal grief contre No Way Home. Même si l’on adhère au postulat fan service du long métrage, de nombreuses scories demeurent. Passons sur la durée beaucoup trop longue ‑il faut bien que les « arrivants » aient quelque chose à défendre à l’écran‑ et une interminable installation (le premier quart de film). Elles seront heureusement oubliées lors du véritable pandémonium d’action qui va suivre.


Néanmoins, le principal péché de No Way Home est bien dans la forme. Lors des grandes péripéties, Jon Watts n’invente, de fait, pas grand‑chose de nouveau. Pire, il pille littéralement de la cave au plafond l’ensemble des idées de mise en scène développées jadis par Sam Raimi dans la première trilogie Spider‑Man. Il n’est pas certain que le jeune public ait détecté ces copiés‑collés, mais l’amateur plus aguerri les remarquera. Et, la bouche un peu bileuse, reprendra sa longue attente de ce désormais vieux serpent de mer : le « renouveau » des super‑héros promis depuis des lustres.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
27/04/2022
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 148', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Allemand DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, anglais, arabe, néerlandais, allemand, hébreu, turc
8
10
image

Difficile de prendre en défaut cette image pensée et calibrée pour le grand spectacle, pour plaire aux plus jeunes comme aux plus grands, gonflée aux effets spéciaux de folie et dotée de paysages urbains de toute beauté. La 4K Ultra HD boostée au HDR Dolby Vision offre de surcroît une profondeur et un relief qui nous happent la tête la première dans les sauts sans fin d'immeuble en immeuble de Peter Parker. Un kif très vivant, vertigineux, joyeux, plein de qualités comme seules les productions maousses US savent le faire.

 

Une longue liste de compliments parmi lesquels des noirs corsés, des couleurs éclatantes (merci le HDR Dolby Vision encore une fois), une précision toute spécifique de la 4K et un rendu ultra cinématographique doté d'une densité presque palpable. Avec sa petite tonalité légèrement sombre destinée à lisser l'intégration de certains CGI, on ne peut qu'applaudir cette ambiance à la fois festive et techniquement irréprochable. En un mot, épique.

 

Tout juste pouvons‑nous reprocher à l'ensemble un manque de surprises, de partis pris hors des sentiers battus. Malgré toutes ses qualités et une sorte de sobriété pour le genre, cette esthétique ne fera pas date à l'échelle du cinéma mondial.  

10
10
son

On passera vite sur les dialogues toujours clairs, la célérité des bruitages, les ambiances denses et pleines, le chouette sound design, pour se concentrer sur les graves, énorme point fort de ce film fait pour la démesure, l'extraordinaire, le surnaturel et les super‑héros aux gros ego. Et ça commence très fort sur le pont avec l'attaque du Docteur Octopus qui plante ses tentacules mécaniques dans les pauvres véhicules avec force et fracas. Pendant son duel avec Spider‑Man, les infragraves roulent sous vos pieds, le pont tremble, on y est. Un avant‑goût des capacités sonores de tout le bestiaire du film, de l'Homme Sable au Lézard en passant par le Bouffon Vert. 

 

En bref, pas de quoi s'ennuyer avec ce Dolby Atmos et surtout tester les installations sonores les plus pointues. On vous prévient tout de suite, si les sons traînent et que la dynamique n'est pas au rendez‑vous, votre installation a vraiment un gros problème. Idem pour le caisson, l'autre « acteur » incontournable du film. Quant à la VF, difficile de rivaliser, on y perd forcément, à tous les niveaux.

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10
bonus
- Blu-Ray du film et bonus

N'ayant reçu que le disque 4K UHD du film de la part de l'éditeur, impossible pour nous de voir le making of de près du 80 minutes présent sur le disque bonus. À noter aussi, disponible dès le 27 avril en VOD à la location.

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