Spenser Confidential
Après Du sang et des larmes, Traque à Boston, Deepwater et 22 Miles, l’association entre le réalisateur Peter Berg et le comédien Mark Wahlberg avait hissé la barre d’exigence en termes de cinéma d’action à une belle hauteur. Avec ce nouveau long métrage disponible sur Netflix depuis le 6 mars, adapté du roman Wonderland d'Ace Atkins et de la série policière Spenser des années 80, on peut dire que la chute est assez vertigineuse. Il truste pourtant le « top 10 streaming » du moment.
Mark Wahlberg incarne un ancien flic de Boston qui a dû rendre son insigne et purger cinq ans de prison après avoir tabassé son supérieur, violent avec sa femme. Sa sortie de prison coïncide justement avec l’assassinat dudit supérieur et d’autres policiers. Spencer, né justicier, va enquêter.
Misant tout sur un duo atypique et charismatique (Mark Wahlberg fait équipe avec son coloc, un champion de MMA qui ne sait pas boxer) et rappelle parfois les bonnes heures de L'arme fatale avec Mel Gibson et Danny Glover, le film retombe toutefois très vite dans les pires travers du genre, à savoir un enchaînement de scènes d’action sans intérêt systématiquement ponctué par une vanne (souvent très moyenne). Jamais crédible, il est même difficile de reconnaître dans Spencer Confidential la signature nerveuse et réaliste, le sens du cadre et le montage syncopé du réalisateur de 22 Miles, qui se contente ici du minimum syndical : cadrer une image sans âme ni inventivité.
Un film à l'image du jeu de Mark Wahlberg, ultra‑forcé. À réserver pour les soirées confinement sans enjeux.