Souvenir
Employée dans une usine de charcuterie, Liliane Cheverny (Isabelle Hupert) répète inlassablement les mêmes gestes. L’arrivée de Jean Leloup (Kévin Azaïs) va subitement casser cette routine. Effectivement, le jeune stagiaire reconnaît l’ancienne gagnante de l’Eurovision dans les années 70. À cette époque, elle avait pour nom de scène Laura.
Jean est convaincu que son come‑back serait un succès. Il n’était pas encore né lorsque Laura, jeune candidate, déstabilisait son père avec son charme magnétique à la télévision. La transmission a visiblement fonctionné, et bien plus encore, puisque Jean s’éprend de l’ancienne égérie télé et remuera ciel et terre pour relancer sa carrière.
Chaque entreprise ‑amoureuse, reconquête de la gloire‑ paraît inédite, presque absurde sur le papier. Pourtant, la grâce et les paillettes s’immiscent naturellement entre deux générations et deux passions révolues ou naissantes (d’un côté la chanson, de l’autre la boxe mise de côté par le compétiteur). Lorsque Liliane/Laura gagne la scène et interprète Joli garçon face au jury enchanté d’un télé‑crochet, la chanson légère et circonstancielle (signée Pink Martini) scelle l’amour inconditionnel de Jean ‑manager improvisé‑ pour son idole sur le retour.
Une romance délicate en somme, lumineusement portée par le tandem Huppert‑Azaïs (vu dans Compte tes blessures).