Southcliffe
Après The Fall, Broadchurch et Hit & Miss, cette nouvelle mini‑série d’outre‑Manche en quatre épisodes témoigne une fois de plus du savoir‑faire britannique en la matière. Une œuvre d’une puissance dramatique rare et incontournable, mais réservée à un public d’adultes avertis.
Tout commence à Southcliffe, une petite ville côtière d’Angleterre où un homme connu de tous décide un beau matin de massacrer froidement ses proches et tous ceux qu'il va croiser. Soit quinze personnes. Un journaliste à succès, natif du coin, va essayer d’expliquer la tragédie.
Perle de noirceur, Southcliffe est l’œuvre de Tony Grisoni, un auteur britannique qui a plusieurs fois collaboré avec le réalisateur Terry Gillian (Las Vegas Parano) et déjà écrit une histoire remarquable avec la trilogie policière The Red Riding. Une adaptation réussie des ouvrages de David Peace situés dans le Yorkshire entre 1974 et 1983.
Pour Southcliffe, son ambition est très claire : dépeindre Stephen (le personnage auteur de la tuerie dans la mini‑série) comme un être humain. Ce qu’il a fait va au‑delà du compréhensible, ses actes sont monstrueux, mais ce n’est pas un monstre.
Réalisée à la façon d’un documentaire sur un rythme volontairement étendu, évoluant dans des décors aussi sinistres qu’ordinaires, Southcliffe offre une réflexion puissante sur le deuil, servie par des comédiens étonnants, en tête desquels Sean Harris (Prometheus, The Borgias), totalement habité par son rôle. Sa prestation lui a valu cette année le Bafta Award du Meilleur acteur. La série, elle, a reçu le prix du Public au Festival Séries Mania.