par Carina Ramon
06 juin 2024 - 17h51

Sous la Seine

année
2024
Réalisateur
InterprètesBérénice Béjo, Nassim Lyes, Léa Léviant, Anne Marivin
plateforme
genre
sortie
05/06/2024
notes
critique
1
10
A
© Niete Rodriguez / Netflix
© Niete Rodriguez / Netflix
© Niete Rodriguez / Netflix
© Niete Rodriguez / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
© Sofie Gheysens / Netflix
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Sous la Seine ? Pas la peine. Manifestement, personne n’a dit aux scénaristes qui travaillent pour Netflix que la grève était terminée. Après l’indigent Salaire de la peur, la « plate forme » se paie un film de requin à 20 millions d’euros totalement affligeant. Au‑delà du résultat plus que navrant, le film pose par‑dessus tout la question de la chaîne de validation qui a permis à quelqu'un de signer un chèque de 20 millions pour faire exister ce film. Car dès le pitch, tout le monde ‑même un mauvais algorithme mal programmé‑ se serait méfié.


Sharknavak 

Le pitch justement, que dit‑il ? Alors que Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine, un requin écolo vengeur vient faire un carnage. Comme dirait Bigard dans son sketch sur la chauve‑souris… admettons. Déjà que la Seine sans requin ne donne pas beaucoup envie… Mais bon, soyons sympa, les Américains ont Sharknado, pourquoi pas nous et, qui sait, peut‑être une bonne occasion de se fendre la poire ? Ah non ma bonne Dame, c'est à voir et à comprendre au premier degré, avec un beau message écolo en plus. Et comme on cite Les dents de la mer dans le texte, on n’est pas clairement là pour rigoler.


Ah bon ? Même quand un plongeur cerné par des requins assoiffés de sang pense que c’est une bonne idée de harponner le plus gros avant de remonter à la surface ? Voui. Même quand le requin tueur vient de boulotter trois plongeurs et que l’héroïne plonge à son tour sans bouteille avec son harpon à truite pour… pour faire quoi au fait ? On ne sait pas, mais voui voui.


À rire ou à pleurer

Le film n’a pas commencé depuis 5 minutes que l’affaire est pliée. Le scénario cumule un nombre de poncifs et de scènes totalement invraisemblables rarement atteint en si peu de temps. Les effets spéciaux sont d’une laideur faramineuse, les acteurs, même Bérénice Bejo, aussi mauvais que le début du film. Malheureusement, la suite est presque pire avec une galerie de personnages qui fait converger, tel un four solaire, tous les rayons de la bêtise humaine, que ce soit la bande de jeunes scientifiques idéalistes qui veut sauver le requin à tout prix, la police qui met un temps infini à y croire, ou encore une maire de Paris ‑mix Pécresse/Idalgo‑ qui fait comme si ce n’était pas grave. Une telle concentration de petits génies de la bêtise, on n’avait pas vu ça depuis longtemps.

 

Sous la Seine, c’est un ZAZ sans humour. Ou un film X sans scènes porno. Pensée émue pour le producteur qui, à la veille d’aller pitcher ses histoires aux décideurs de la plateforme, se dit qu’il ferait bien de se mettre à la page et regarde ce film. Même avec beaucoup de volonté, difficile de faire pire. En dehors de lui proposer une attaque du pont d’Avignon par une pieuvre géante, ou une baleine tueuse larguée d’un hélicoptère piloté par Poutine dans le canal de l’Ourcq, on ne peut pas l’aider davantage.

 

La seule leçon à tirer de tout cela, c'est qu'on a bien compris que Netflix n'accorde pour le moment strictement aucune importance qualitative aux unitaires français. Était‑il nécessaire d'à ce point toucher le fond pour que la plateforme reprenne ses esprits ? Et apporte un tout petit plus d'importance à la qualité, en commençant par bien choisir ses scénarios français en y mettant le prix. 

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