Soul Kitchen
Wilhelmsburg, Allemagne. Zinos Kazantsakis (Adam Bousdoukos), un jeune homme d’origine grecque, peine à faire tourner son restaurant. Comme si cela ne suffisait pas, sa petite amie Nadine (Pheline Roggan) s’envole pour Shanghaï et son frère Illias (Moritz Bleibtreu), en liberté conditionnelle, tente de s’incruster dans l’établissement afin de regagner les faveurs de la justice. Pour couronner le tout, une hernie discale le paralyse, et dépourvu de couverture maladie, les ennuis de Zinos, victime d’une grande précarité sociale, ne font que commencer.
Après deux films bouleversants (Head-on et De l’autre côté), le cinéaste germano‑turc Fatih Akin revient exprimer les galères d’une minorité, mais fait de l’humour et de la dérision les remèdes essentiels pour paumés en tous genres à la recherche d’une place.
Soul Kitchen, ou comment concevoir un plat du jour dans lequel l’amitié, la primauté de la communauté, la musique et les mets raffinés seraient une arme contre la brutalité et le froid du monde extérieur ? Campée dans un décor bleui par l’hiver et l’architecture creuse d’une banlieue populaire de Hambourg, cette cuisine de l’âme rassemble une population issue de divers horizons, qui danse, apprécie les formules gastronomiques d’un chef cuisinier mégalo à souhait (Birol Unel), surtout lorsque ce dernier les agrémente d’écorce aphrodisiaque importée du Honduras…
Grâce à un scénario déjanté, peuplé d’une faune grande productrice de burlesque et de situations délirantes, ce film, avec sa bande originale afro/électro/rock, mérite absolument le détour.