Sons of Anarchy saison 6
Un peu boudée en France, la série de Kurt Sutter (The Shield) est définitivement un monument aux États‑Unis, où elle bat des records saison après saison (voir le test de Sons of Anarchy saison 5). La preuve que dans l'univers finalement aseptisé de la série TV, les histoires originales mettant en scène des personnages charismatiques ont de l'avenir.
Faisant fi des recettes pré‑établies, des habituels canons du genre (on a rarement vu autant de sales trognes dans une série), Kurt Sutter préfère donner à son show des airs de tragédie shakespearienne transposée dans l'univers poisseux de l'outback californien, soit la ville fictive de Charming.
C'est là que les bikers du Samcro (Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original) ont planté les béquilles et étendu leurs nappes de pétrole cramé jusqu'à « contrôler » la quasi totalité des activités illicites de la région. Mais Jax (Charlie Hunnam, Pacific Rim), jeune chien fou qui a reçu la violence en héritage, digère mal cet amoncellement de morts inhérent au trafic d'armes, qu'il régit pourtant avec art. Seul salut dans le rétro : se concentrer sur l'unique business rentable et légal, à savoir les filles. Aidé du Samcro, Jax va tout mettre en œuvre pour mettre enfin sa famille à l'abri. Mais Tara, sa femme, a décidé de prendre les devants. Bien mal lui en a pris.
Encore plus sombre, encore plus intense, encore plus attachante, cette saison 6 de Sons of Anarchy pose définitivement les jalons d'une issue crépusculaire. Un grand moment.