Son épouse
Après la disparition accidentelle de son épouse Catherine (Charlotte Gainsbourg) à Madras, Joseph (Yvan Attal) décide d’aller à la rencontre de Gracie (Janagi), une jeune Indienne qui, le jour même de ses noces, aurait été possédée par l’esprit de la défunte. Irréductible carthésien, Joseph ne tarde pourtant pas à être dérouté par le mysticisme secret de l’Inde sudiste.
La tragédie du couple commence bien avant la noyade de Catherine. Dans un patelin français, brumeux et rural, elle traîne, la mine harassée, son passif traumatique de junkie. Joseph veut à tout prix un enfant. L’heureux événement n’aura pas lieu et précipite la scission définitive et silencieuse des époux… Mais c’est une fois en terre indienne que la réminiscence de ce délitement, lâchée brutalement sous forme de flashbacks, envahit la mauvaise conscience du mari, tandis que le corps possédé de Gracie parle au nom de la défunte, tout en aspirant à la délivrance.
La métempsychose (réincarnation de l'âme dans une enveloppe humaine, animale ou végétale) opère ainsi dans le film le temps de la quête rédemptrice du protagoniste. Dommage néanmoins qu’avec un sujet d’une telle envergure, Michel Spinosa (Emmène‑moi, La parenthèse enchantée) n’enferme les rites et croyances de la communauté tamoule catholique dans un cliché occidental exotique, jusqu’à en effleurer seulement la dimension mystique qui sert l’intrigue.