Somers Town
Un jour, Tomo (Thomas Turgoose), jeune adolescent lassé de ses Midlands natales, décide de prendre le train pour Londres, ville effervescente et pleine d’imprévus. De son côté, Marek (Piotr Jagiello), à peu près du même âge et d’origine polonaise, vit avec son père ouvrier (Ireneusz Czop), un homme peu présent et alcoolique.
Les deux ados se rencontrent et tentent de troquer leur solitude pour une amitié à la fois rude et touchante. Un véritable périple initiatique débute alors dans les rues de la capitale anglaise.
Au-delà de son impeccable photographie en noir et blanc, Somers Town évoque surtout les thèmes et l’esthétique du free cinéma, ce fameux courant cinématographique novateur et contestataire né dans les années 50 en Angleterre.
Ainsi, sur les traces de Karel Reisz (Samedi soir, dimanche matin) et Tony Richardson (Les corps sauvages), Shane Meadows (This is England) dépeint les errances d’une jeunesse dépourvue de repères, rivée à un monde déprimant dont l’unique arme est l’autodérision.
La ravissante jeune fille française qui croise bientôt leur route, et dont ils tombent tous les deux raides amoureux, évoque quant à elle le trio amoureux de Jules et Jim. Enfin, le choix d’acteurs non professionnels (et tous formidables) accentue la dimension réaliste du film. Une petite merveille.