Solomon Kane
De Robert E. Howard, le créateur de Solomon Kane, on connaissait surtout Conan le Barbare, objet d’une trilogie filmique body‑buildée des années 80, mais aussi Kalidor, Kull et Red Sonja.
Moins connu, Solomon Kane constitue pourtant l’un des héros les plus passionnants de cette heroic fantasy lovecraftienne dont Howard fut, sinon le précurseur, en tout cas l’un des papes. D’abord prévue pour Christophe Gans, l’adaptation grand écran de son épopée échut finalement à Michael Basset, un petit faiseur britannique (Wilderness) fan du genre, des héros sombres et de Sergio Leone.
L’histoire se déroule au XVIe siècle sur fond de sorcellerie et de guerres barbares. Le capitaine Solomon Kane est un guerrier cruel et redouté qui, suite sa rencontre avec une créature démoniaque, va tenter de retrouver le chemin de la paix, autrement dit de la rédemption. Mais Malachi, un sorcier qui fait régner la terreur en Angleterre, va le contraindre à sortir de sa retraite pacifiste.
Le film se concentre sur les origines du héros (d’où vient‑il ? Comment en est‑il arrivé là ?) et déroule tous les clichés du genre : un peu de western spaghetti (Solomon ressemble à un épigone trash de Eastwood), de la boue, de la pluie et du gris pour les décors, une dulcinée à sauver des griffes d’un Démon numérique, des ralentis pesants pour souligner l’importance symbolique de certains gestes, un trauma dont on découvre des bribes en flash‑back, etc.
Bien qu’amoureux d'heroic fantasy, Bassett ne possède aucune vision propre du personnage et l’acteur, James Purefoy, version pauvre de Hugh Jackman, fait ce qu’il peut pour sauver ce film du désastre. Un salmigondis foutraque qui croule sous des effets numériques peu inventifs.