Snowpiercer saison 1
Après le film éponyme très réussi de Bong Joon‑Ho (Snowpiercer, le Transperceneige), voici la nouvelle adaptation en série de la bande dessinée française de Jacques Lob et Jean‑Marc Rochette, Le Transperceneige.
Après cinq ans de développement avec changements de showrunners et de scénaristes, la première saison de la série, qui a débarqué en mai dernier sur Netflix, est à l’image de sa longue gestation : laborieuse.
Tout commence dans le futur après que la Terre a été touchée par une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants de l’humanité se sont réfugiés à bord d'un train de 16 km de long qui appartient à l’invisible M. Wilford, en rotation autour de la Terre depuis sept longues années. Le moindre arrêt est impossible, la température extérieure est si terrible que ses occupants périraient tous presque instantanément. À l’intérieur, c’est la lutte des classes qui opère. Les plus riches vivent dans l’opulence à l'avant, les sans‑tickets s’entassent à l’arrière dans des conditions inhumaines. Surexploités, martyrisés et affamés, ils organisent la révolution, bien décidés à s’emparer du train. D'un côté, Mélanie Cavill, porte‑parole de Wilford (Jennifer Connely). De l'autre, le chef des déclassés, porte‑drapeau de la révolution qui monte, Andre Layton (Davee Diggs).
Très éloignée de la version baroque et surréaliste du réalisateur coréen, cette nouvelle adaptation sérielle, pourtant produite par ce dernier, tient sur deux atouts majeurs : son suspense et son actrice principale sur qui repose toute la force et l'émotion de la série. Pour le reste, certains personnages et points de vues frisent la caricature et les incohérences scénaristiques s'enchaînent, à commencer par la rapidité surréaliste à laquelle certains passagers traversent les 16 km qui séparent l’avant de l’arrière du train.
Côté effets spéciaux, certains paysages givrés extérieurs et le sang en synthèse pâtissent d'un budget limité pour cette première saison (ça s'arrange pour la suite). Autre point faible, le charisme du comédien Davee Diggs, choisi pour camper la figure révolutionnaire du train, ne saute pas aux yeux. Face à des acteurs plus capés que lui, dont certains excellents personnages secondaires, il devient presque transparent. Heureusement, Jennifer Connely livre une prestation absolument remarquable dans la peau de Mélanie Caville. Au départ glaciale et inhumaine, elle devient au fur et à mesure plus ambiguë, envoûtante puis totalement magnétique. Seule sa présence empêche toute la saison de complètement dérailler. Et donne même envie de rester à bord de ce monde futuriste chaotique qui n'a pas fini de nous surprendre.