Sleeper Cell saison 1
Al-Hakim Darwyn est un agent fédéral américain infiltré dans une cellule dormante terroriste islamique dirigée par Farik. Ce dernier réveille l'unité pour organiser un attentat à Los Angeles. Darwyn devient alors la seule source d'information du FBI sur cette menace.
Contrepoint des aventures de Jack Bauer dans 24, Sleeper Cell propose de suivre étape par étape la préparation d’un attentat terroriste sur le sol américain. Sujet délicat s'il en est depuis les attentats du 11 septembre, mais traité selon un mode documentaire, presque opératoire. Pas de surenchère, de violence gratuite (nous en reparlerons), des personnages travaillés à l'extrême, aucune diabolisation de tel ou tel pays, peuple ou idéologie. Au contraire, les auteurs prennent le temps de poser les bases de la religion musulmane pour mieux souligner la manière dont les terroristes la détournent pour corrompre des hommes en proie au doute.
Précise, rigoureuse, hyper-réaliste, la série se veut moins spectaculaire que didactique. Effet garanti. Tout est montré, pointé du doigt, expliqué, et ça fait froid dans le dos. Même la représentation de la violence est inhabituelle dans le petit monde des séries TV. Lorsqu’elle est montrée, elle apparaît sans filtre, brute et insoutenable. Lorsqu’elle n’est que suggérée, son effet est tout aussi dévastateur, mais jamais magnifié.
Sleeper Cell permet in fine de pointer l'ignorance la plus totale des États-Unis de « l’étranger ». Plus ambitieuse encore, elle dénonce les excès d’une paranoïa rampante depuis le 11 septembre 2001, et souligne l’impuissance chronique des services de renseignements américains qui, souvent, tentent de régler le problème en répliquant militairement. Sleeper Cell s’oppose là encore à 24.
Même si la fin de la saison est plus conventionnelle que le début, cette première saison offre une œuvre d’une incroyable densité, d’une qualité rare et d’une portée didactique salvatrice. À déguster de toute urgence.