Skip the Use : Little Armageddon Tour
Avec une setlist allongée spécialement pour cette captation lilloise (la ville d'origine du groupe, ou presque) et une mise en beauté du Zénith signée Maxime Lepers, Skip the Use a préparé un live XXL hyper‑chaleureux, soit 29 titres parmi lesquels quelques emprunts, notamment aux potes de toujours de Shaka Ponk, ou encore un featuring avec Marcel et son orchestre pour quelques titres, saxos au taquet.
Et c'est bien la marque de fabrique de ce groupe nommé dans la catégorie Meilleur album rock aux Victoires de la Musiques 2014, qui a fait du mélange des genres son principal atout. Rock, funk, électro, ska… Mat Bastard et ses amis télescopent tout dans un grand éclat de sons parfois brouillons et « limite », mais ô combien porteurs et rageurs. Haranguée comme un jour de marché, la foule vibre au rythme de ce sautillant et étonnant frontman longiligne plein d'amour pour son public. Mat Bastard tombe d'ailleurs bien vite le costard‑cravate pour un torse nu de circonstance dans une salle chauffée à blanc.
Et même si la punk attitude des débuts a un peu été lissée, l'énergie pure du bonhomme (batterie et guitares ne sont pas en reste), livrée brute, fait plaisir à voir et à entendre. Dans ce brouhaha pour exégètes, un instant touchant lors de l'hommage à JP, chanteur d'un groupe lillois bien connu de la scène metal, décédé en 2010.
Soyez prévenus, si vous ne faites pas partis des fans de Skip the Use, la zone d'inconfort se prolongera sur une dizaine de titres (la réalisation n'aide pas à s'immerger dans le live, le groupe méritait plus de punch…) avant de trouver, peut‑être, le voyage à votre goût. Une chose est sûre, le titre Ghost et sa chorale d'enfants rassembleront tout le monde. Un live qui déchire (au propre comme au figuré).