Skin
Membre actif d’un groupuscule néo‑nazi, Bryon Widner (Jamie Bell) voit ses convictions xénophobes ébranlées le jour où il rencontre Julie (Danielle Macdonald) et ses enfants. Difficile néanmoins de rompre définitivement le lien avec « la famille », laquelle considère son désir d’émancipation comme une trahison.
L’histoire vraie de Bryon « Pitbull » Widner ressemble à l’expérience doloriste d’un chemin de croix vers la rédemption. Symboliquement, celle‑ci s’opère par l’épreuve du corps, les scènes de détatouage confinant à la torture scandent l’itinéraire de Widner, de ses origines et son appartenance absolue au clan de skinheads qui aura façonné jusqu’à son physique (il est recouvert de tatouages), à la nécessité de s’offrir une nouvelle vie. Dans le sillage des grands récits autour de la seconde chance, Skin réserve son quota de mauvais quarts d’heure à son héros transfiguré à l’issue d’une lutte périlleuse avec un passé qui le traque.
D’autre part, le réalisateur Guy Nattiv, dont les grands‑parents ont survécu à l’Holocauste, confie : « J’ai senti que raconter l’histoire rarissime d’un homme dévasté qui, malgré tout, allait au bout de lui‑même pour rompre avec une vie de haine et d’intolérance, était vital ».