Sing Street
Tout commence toujours par une fille. Elle s'appelle Raphina (Lucy Boynton) et elle fait littéralement craquer le jeune Conor (Ferdia Walsh‑Peelo), souffre‑douleur de son nouveau lycée, qui décide sur un coup de tête de la faire tourner dans un clip. Le hic, c'est qu'il n'a ni groupe ni connaissances musicales…
Dublin, années 80. Religion, éducation et famille constituent des valeurs refuges. Mais à l'heure des premiers signes d'effritement, la jeunesse se faufile dans la brèche, new wave, métal et pop‑rock dans les oreilles. Téléguidé par un grand frère qui vivra par procuration l'émancipation du petit dernier de la famille, en déroute elle aussi, Conor fera preuve d'une énergie débordante pour mener à bien son rêve, s'extirper du schéma tout tracé et d'un avenir enclavé. À ses côtés, une bande d'apprentis musiciens tordants littéralement à contre‑emploi (dont Mark McKenna, qui explose à l'écran dans le rôle du plus capé musicalement parlant).
Grand Prix au Festival de Dinard, Sing Street combine l’énergie juvénile aux innovations musicales à l’œuvre durant les Eighties. Résultat : un feel‑good movie dopé aux hits incontournables de la décennie, The Clash, The Cure, The Jam, A-Ha, Duran Duran, Genesis… Que du lourd pour cette comédie survitaminée et touchante dans laquelle John Carney (Once, New York Melody) a sans doute injecté quelques traumas d'enfance.
À voir, rien que pour les parodies drôlissimes des groupes de l'époque par la petite bande en quête d'identité.