Simon Werner a disparu…
Pour qui se souvient des Disparus de Saint‑Agil, un classique du film de pensionnat et de sociétés secrètes porté à l’écran par Pierre Very en 1935, puis Christian‑Jaque en 1938, Simon Werner a disparu… possède un parfum de déjà‑vu.
Fabrice Gobert, dont c’est le premier film, situe son récit dans les années 1990 et emprunte la structure d’Elephant de Gus Van Sant : dans un lycée de banlieue, les quelques jours qui précèdent la découverte d’un cadavre sont racontés quatre fois, selon les points de vues de quatre adolescents. Alice, la blonde naïve, Jean‑Baptiste Rabier, le bouc‑émissaire, Jérémie, le sportif, et Simon Werner, le beau gosse de la bande.
Plus que la résolution de l’énigme, un peu bâclée et sans véritable intérêt, le film de Gobert vaut surtout pour la description de cette jeunesse qui nous semble déjà lointaine, d’avant Facebook et des téléphones portables, qui rêve d’Amérique et d’ailleurs. La mise en scène, qui épouse le rythme envoûtant des partitions électroniques de Sonic Youth, installe une atmosphère mystérieuse, à la lisère du fantastique, qui finit par captiver. À découvrir.