Simetierre
Fraîchement débarquée dans le Maine, la famille Creed découvre sa nouvelle maison située à proximité d'une grande route. Lorsque le jeune Gage (Miko Hughes) meurt brutalement écrasé par un camion, son père Louis (Dale Midkiff), fou de douleur, va tenter de le ramener à la vie.
En 1989, l’œuvre de Stephen King a déjà une longue carrière cinématographique derrière elle, Carrie (1976), Christine (1983), Creepshow (1982) et le chef‑d'œuvre Shining (1980), autant de prodigieux récits horrifiques portés à l'écran par les plus grands maîtres de l'horreur, de John Carpenter à George A. Romero.
La nouveauté avec l'adaptation de Simetierre de Mary Lambert (connue pour avoir réalisé des clips de Madonna entre 1984 et 1989) tient dans le fait que le romancier prolifique l'ait entièrement scénarisée. Les moins nostalgiques lui reprocheront peut‑être ses ralentis hasardeux (voir la scène mélo ratée de l'accident) ou sa direction d'acteur approximative, mais le décorum exigé par King (il était hors de question que le tournage n'ait pas lieu dans le Maine) détient un potentiel horrifique qui structure, aujourd'hui encore, notre imaginaire. Qu'il s'agisse d'une maison paumée près d'un cimetière d'animaux (qui en cache un autre) ou d'un territoire maudit, aux confins de l'intelligible, Simetierre exhume la tragédie des Indiens Micmacs et confronte une famille américaine moyenne à un effroyable rite de passage, qui va jusqu'à défier les lois naturelles.