Si j'avais 1000 ans
Durant la nuit du 31 octobre au 1er novembre, et selon la mythologie celte, le monde des morts et celui des vivants se rejoignent. Dans une petite île de Bretagne, frappée par les vents et battue par la pluie en ces temps de Toussaint, surgissent des chevaliers du Moyen‑Âge, apparaissant tels des fantômes dans la lande. Dans le village, seuls deux vieillards se souviennent de cette malédiction séculaire. Il y a mille ans, des pêcheurs ont refusé de livrer une jeune femme enceinte, condamnée à mourir brûlée et noyée. Depuis, tous les vingt‑cinq ans, les chevaliers viennent hanter l’île et assouvir leur vengeance en emportant avec eux une jeune femme…
S’inspirant d’une légende bretonne, Monique Enckell, aujourd’hui écrivaine, réalisa dans des conditions minimalistes ce film singulier (qui sera son unique long métrage), jamais sorti au cinéma. Si l’aspect formel de ce film fantastique unique en son genre s’avère convaincant (dans l’entretien, Monique Enckell explique avoir bénéficié du parfait climat, humide, froid et brumeux), proposant plans envoûtants de paysages tourmentés, de landes désolées et de marées basses menaçantes, il faut admettre que l’on ne comprend pas grand‑chose à cette intrigue (et encore moins aux sous‑intrigues), plombée par des dialogues maladroits et un rythme lénifiant. Une tentative courageuse d’exploiter l’abondant folklore fantastique français, mais qui ne parvient hélas pas à livrer un récit à la hauteur de son ambiance.