Shocker
Dans son genre ‑le psychopathe sanguinaire‑ Horace Pinker est un maître. Aussi, lorsque notre homme est condamné à la chaise électrique, tout le monde respire enfin. Mais la puissance de Pinker est telle qu'il résiste aux décharges et disparaît dans le réseau électrique. Désormais, regarder la télévision, brancher une cafetière ou allumer une lampe, c'est prendre le risque de voir Pinker resurgir en chair et en os.
Imaginé en 1989 par Wes Craven (Scream, La dernière maison sur la gauche), Pinker apparaît comme un croisement des Gremlins et de Freddy Krueger (Les griffes de la nuit). Mêmes désirs iconoclastes, même violence, même humour rageur, même longévité, il incarne le cauchemar cathodique d'une Amérique rendue amorphe par les écrans de télévision. Une comédie d'horreur jouissive à revoir d’urgence.
À noter, la présence du tout jeune Peter Berg qui tournait ici son deuxième film en tant que comédien après avoir été machiniste sur les plateaux de tournage. Peut‑être a‑t‑il eu la vision de sa formidable série TV Friday Night Lights dans les habits de foot US qu'il endosse au début du film… On lui doit aujourd'hui Hancock, Du sang et des larmes, Deepwater ou le récent Traque à Boston.