Sherlock Holmes
Les amateurs du vrai Sherlock Holmes, personnage créé par Conan Doyle en 1887, les admirateurs du grand Peter Cushing qui, chez Terence Fischer (Le chien des Baskerville) et d’autres, incarna à merveille dans les années 1960 le détective privé le plus célèbre de la Couronne, subiront sans doute un choc traumatique devant la version pop et comics concoctée par Guy Ritchie en 2009.
Ici, Sherlock et Watson sautent, courent, se battent et font du kung‑fu comme n’importe quel duo d’actioners dans un buddy movie moyen. Leur cible, Lord Blackwood qui, peu de temps avant son exécution, se volatilise en promettant une vengeance terrible sur fond de magie noire et d’occultisme.
Formidable opportunité pour Holmes (Robert Downey Jr) qui y voit un moyen de lutter contre l’ennui et la mélancolie qui le guettent. Downey et Law s’en donnent à cœur joie, se lancent des blagues en flux continu et exploitent au maximum le sous‑texte gay de leur relation. Guy Ritchie invente parfois des dispositifs ingénieux (la séquence d’action dans le hangar, digne d’une machine de Tinguely, est plutôt bien troussée), multiplie les effets numériques, mais ne parvient pas à imprimer sa personnalité.
Pourquoi être allé chercher Sherlock Holmes, hormis la volonté d’exploiter ce célèbre personnage de la littérature policière comme une simple marque ?