par Carina Ramon
31 janvier 2022 - 17h45

Sexe, mensonges & vidéo

VO
Sex, Lies, and Videotape
année
1989
Réalisateur
InterprètesJames Spader, Andie MacDowell, Peter Gallagher, Laura San Giacomo
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Chronique cruelle de l’état des rapports amoureux entre hommes et femmes du point de vue d'un jeune réalisateur de 26 ans. C'était en 1989 et Steven Soderbergh (Traffic, Erin Brockovich) faisait une entrée remarquée dans le monde du cinéma avec Sexe, mensonges & vidéo, directement Palme d’or au Festival de Cannes la même année sous l'égide de Wim Wenders, qui aura un vrai coup de cœur pour le film (Philippe Rouyer le raconte très bien en bonus).

 

Après une longue absence, Graham Dalton revient dans son bled natal et loge chez John Millaney, son vieil ami d’enfance. Sous des dehors sans histoires, Graham a une manie insolite : collectionner des K7 vidéo sur lesquelles il a enregistré les témoignages de femmes racontant leurs expériences amoureuses et sexuelles… L’arrivée de Graham, aussi excentrique que séduisant, va révéler les facettes cachées d'un petit monde insoupçonné et surtout enflammer la libido endormie d'Andie MacDowel.

 

Sexe, mensonges & vidéo fut aussi l’occasion de découvrir un acteur débutant, James Spader, futur interprète du sulfureux Crash, également Palme d'or du Meilleur acteur à Cannes pour le film de Soderbergh. Un trip psycho‑érotique magnifiquement mis en valeur par la musique de Cliff Martinez dont c'était aussi la première bande originale.

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Sex, Lies, and Videotape
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
15/02/2022
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 99', toutes zones
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français imposé sur la VO
7
10
image

Restaurée en 4K, cette image de 1989, tournée à Bâton‑Rouge en Louisiane en mode petit budget, apparaît aujourd'hui sous son meilleur jour, du moins pour ceux qui ne jurent que par le rendu argentique et l'absence de bling‑bling. Car une fois n'est pas coutume, cette version 4K présente des teintes moins rosées que celles du Blu‑Ray (cela se voit surtout sur les visages) et une palette de couleurs plus douce et surtout plus naturelle. La définition est par ailleurs toujours satisfaisante. Un rendu davantage cinématographique en fin de compte pour le 4K, moins vidéo qu'en Blu‑Ray, même si deux camps s'opposeront forcément autour de ce master 4K low profile versus le Blu‑Ray plus péchu.

7
10
son

Rien de plus niveau son par rapport au Blu‑Ray. Dans son analyse d'une séquence du film, le critique Philippe Rouyer évoque la musique de Cliff Martinez et son utilisation toute particulière au sein du montage. À peine une demi‑douzaine de morceaux mais des nappes électro troubles et suspendues. On remarque un subtil travail sur le son en appui des vidéos, signifiant les changements d'ambiance et de temporalité. Dialogues clairs par ailleurs, 5.1 ou pas.

8
10
bonus
- Un vent de liberté : présentation du film par Philippe Rouyer (journaliste à Positif et Président du Syndicat Français de la Critique de Cinéma) (24')
- Analyse d'une séquence par Philippe Rouyer (13')
- À propos du film par Steven Soderbergh (2018) (6')
- Nouveau documentaire dans les coulisses du tournage avec Andie MacDowell, Peter Gallagher et Laura San Giacomo (28')
- Entretien entre l’ingénieur du son Larry Blake et le compositeur Cliff Martinez (19')
- Commentaires audio avec le réalisateur Steven Soderbergh et le réalisateur Neil LaBute
- Retrouvailles 20 ans après au festival de Sundance (3')
- Scène coupée avec ou sans commentaires de Steven Soderbergh (3')
- À propos du film par Steven Soderbergh (1990) (8')
- Bandes-annonces et explication des bandes-annonces par Steven Soderbergh (2')
- Blu-Ray du film et bonus

Une très belle édition Collector bourrée de compléments de choix. Philippe Rouyer revient d'abord sur l'histoire du film, son passage par Cannes (deux jours avant la Palme d'or, il ne concourrait même pas dans la catégorie), au Festival de Sundance, sa production (il a d'abord été produit par une chaîne de K7 vidéo aux USA), et l'état d'esprit assez libre de Soderbergh à l'époque, qui pensait avant tout se servir du film comme d'une carte de visite. Philippe Rouyer analyse aussi une séquence entière du film, celle du seul flashback du film et du rôle de la caméra dans cette introspection intime et collective à la fois.  

 

Nous avons aussi beaucoup aimé le principe du deuxième réalisateur invité sur le commentaire audio. Steven Soderbergh s'adresse par exemple à Neil LaBute en s'offusquant des dialogues loupés (à son goût) d'une scène en particulier. Il avoue aussi avoir retourné une séquence après le tournage, ce qui lui arrive environ une fois par film.

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