26 octobre 2010 - 15h20

Seven

VO
Se7en
année
1995
Réalisateur
InterprètesBrad Pitt, Morgan Freeman, Kevin Spacey, Gwyneth Paltrow, Emily Wagner
éditeur
genre
sortie
08/01/2025
notes
critique
8
10
label
A

En 1992, Jonathan Demne propulse le film de serial‑killer au premier plan avec Le silence des agneaux (auréolé de cinq Oscars). Trois ans plus tard, David Fincher (Zodiac), jeune espoir hollywoodien (il n’a que 32 ans à l’époque), réalisateur de nombreuses publicités, clips et auteur d’Alien 3, signe Seven et donne ses lettres de noblesse au genre.

 

Plongés dans une atmosphère putride et sous une pluie diluvienne, deux inspecteurs (Somerset le blasé et Mills le bleu) tentent de mettre la main sur un tueur en série qui s’inspire des sept péchés capitaux. Intelligent, remarquablement bien écrit (le générique d'ouverture et la séquence de fin sont anthologiques), Seven tire avant tout sa force du soin visuel apporté aux décors, déliquescents, à la lumière, délavée, et au duo campé par Brad Pitt et Morgan Freeman.

 

C’est Andrew Kevin Walker qui est à l’origine du scénario, alors qu’il n’était pourtant que chef de rayon dans un magasin Tower Records de New York. Au départ, Fincher voulait en faire un petit film d’ambiance bien ficelé, pas une grosse machine, affirmait‑il : « Nous avions des délais de tournage très courts à cause des acteurs. J’ai donc pensé que s’il pleuvait tout au long du film, nous n’aurions pas de problèmes de raccord, ni de retard à cause des conditions atmosphériques. Cette pluie continuelle donne aussi une ambiance encore plus glauque aux scènes extérieures ».

 

Seven a véritablement donné à son réalisateur et à son scénariste la dimension qu’ils méritaient. Andrew Kevin Walker a d’ailleurs signé ensuite les scénarios de 8 MM, Sleepy Hollow de Tim Burton et retrouva Fincher peu de temps après avec Rendez‑vous with Rama. Culte.

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4k
blu-ray
cover
Se7en
- de 12 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
08/01/2025
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 127', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais audiodescription
Allemand Dolby Digital 2.0
Espagnol Dolby Digital 2.0
Tchèque Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, allemand pour sourds et malentendants, néerlandais, espagnol, tchèque, danois, finnois, norvégien, suédois
9.5
10
image

Seven fête ses 30 ans et n'a jamais été aussi beau. Et pour cause, sa restauration méticuleuse est issue d'un scan 8K des négatifs originaux, le tout légèrement dopé à l'IA sous la supervision du réalisateur lui‑même pour améliorer quelques recoins ou fond de l'image. Le résultat est splendide. Il ne ressemble certes pas au rendu 4K des films actuels (pas de HDR Dolby Vision), mais cultive sa propre singularité, au plus près de la volonté de Fincher et son directeur photo Darius Khondji. On plonge ainsi au cœur de l'essence du film avec un effet « polar noir » réellement décuplé. Les noirs et les contrastes sont si beaux et si texturés que l'on pense parfois à Batman (les plans urbains aériens notamment). 

 

L'esthétique sombre (et non plus jaune) et granuleuse du film fait merveille tout en offrant une clarté et une profondeur nouvelles. Les éclairages indirects sont magnifiés pour un effet ambigu et étrange appuyé. En bref, une expérience visuelle nouvelle qui ne trahit en rien l'intention originale, mieux, la sublime totalement. Certains détails fins sont même pour la première fois visibles, certaines textures ou certains décors. Quant aux très nombreuses scènes sombres, elles ne sont jamais prises en défaut. 

 

On valide donc totalement ce rendu HDR10 subtil, tout comme les quelques ajustements techniques IA visant à corriger des éléments qui n'auraient pas résisté au passage par la 4K. 

8
10
son

Une simple VO DTS‑HD Master Audio 5.1 au lieu d'une Dolby Atmos ou de la DTS‑HD Master Audio 7.1 du précédent Blu‑Ray ? Ce qui pourrait apparaître comme un retour en arrière n'en est en réalité par un puisque cette VO a été remixée par l'équipe originale afin de coller davantage au rendu cinéma. 

 

On ne perd pas au change, on gagne même en impact, en sensations, en immersion, avec des dialogues plus clairs et une VO (signée Howard Shore) encore plus tendue et partie prenante de l'atmosphère mortifère du film. Les basses sont puissantes, plus qu'en VF (jusqu'à sept fois plus de débit en VO) et la très bonne scène frontale fait feu de tout bois. L'arrière ne développe quelques sons d'ambiance mais cela suffit. 

 

Un rendu sonore tout à fait conforme à nos attentes et qui respecte l'œuvre originale sans trop en faire. 

9
10
bonus
- Quatre commentaires audio groupés : réalisateur, scénaristes, ingénieur du son, chef-opérateur…
- Séquences supplémentaires commentées ou non (10')
- Deux fins alternatives commentées ou non (13')
- Décors et accessoires (9')
- Photos et dessins classés par thème et commentés par l'équipe (42')
- Bandes-annonces
- Gros plan sur le travail de remasterisation de l'image et du son (23')
- Analyse du générique, son concept et son travail sonore (20')
- Comparatif avant/après la remasterisation (sur le Blu-Ray)

Il faut plusieurs jours pour venir à bout des commentaires audio centrés autour des comédiens, son, de l'histoire et de l'image du film. Mais cela vaut le coup pour qui ne les a pas déjà entendus (ils ne sont pas nouveaux et sont connus de tous les exégètes de Seven). Idem pour les autres modules sur le mixage, l'étalonnage, les dizaines et dizaines de photos commentées ou le focus sur la restauration. Si seulement quelqu'un avait pensé à mettre un peu d'ordre dans ces bonus, toujours présentés de manière un peu confuse. 

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