par Carole Lépinay
08 octobre 2018 - 22h50

Sans un bruit

VO
A Quiet Place
année
2018
Réalisateur
InterprètesJohn Krasinski, Emily Blunt, Millicent Simmonds, Noah Jupe, Cade Woodward, Leon Russom
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Dans un monde post‑apocalyptique, une famille est contrainte de vivre dans le mutisme absolu afin de se prémunir des attaques de redoutables créatures aveugles mais à l'ouïe ultrasensible.


Impossible de ne pas saisir la référence au maître de l’horreur George Romero dès la séquence inaugurale de la dernière production Platinum Dunes (Michael Bay) : une épicerie désertée, un plan hommage dans lequel un journal titre « La fin du monde », sans oublier la poignée de survivants contraints de s’acclimater à un habitat des plus hostiles.

 

Devant et derrière la caméra, John Kransinski (Monsieur Emily Blunt à la ville, qui a eu l'idée du film à la naissance de leur enfant), part donc d’un postulat bien établi mais oriente la trame horrifique vers la nécessité du silence. La particularité sensorielle des envahisseurs déterminant les chances de survie de la famille Abbott, son quotidien obéit ainsi à des règles drastiques de mutisme absolu.

 

Le silence au cœur du chaos exclut toute tentative de dialogues verbeux et mise sur des astuces de communication qui débloquent de nouveaux mécanismes de la peur. Une réussite.

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4k
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A Quiet Place
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
30/10/2018
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 90', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Audiodescription
Québécois Dolby Digital 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Hongrois Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, arabe, malais, cantonais, tchèque, danois, allemand, grec, espagnol, hindi, italien, coréen, hongrois, mandarin, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, russe, roumain, slovaque, finnois, suédois, thaïlandais, turc
10
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image

L'image cultive ses nombreux atouts malgré son ambiance de fin du monde : des ambiances sombres et naturelles, une nature généreuse voire débordante avec ses dégradés de vert et de teintes terreuses, quelques touches de couleur très franches au milieu de noirs profonds parfois très denses, et même un peu de douceur avec les robes fleuries de la mère et la présence rassurante du soleil. Au final, un look que l'on ne voit pas partout privilégiant des jeux de pénombre suffocants (la scène du silo de grains n'aurait pas le même impact sans HDR Dolby Vision, c'est certain), les irruptions de la lumière et laissant éclore des blancs ou des oranges vraiment typiques.  

 

Dans ce contexte, la 4K UHD apporte un lustre, une noirceur et une froideur encore plus palpables, en parfaite ligne avec l'histoire. D'autant que la précision brille en toutes circonstances. Pas un seul défaut pour beaucoup de sensations pour ce Digital Intermediate 2K provenant d'une pellicule 35 mm dense et remplie de matière. 

10
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son

Pas un son ne sort de cette famille de réfugiés dans leur propre maison, mais une bande‑son qui tire parti de chaque détail, chaque objet, chaque élément, chaque déplacement dans le cadre. Autant dire que la piste Dolby Atmos n'est pas démonstrative, mais juste nécessaire. Ou nécessairement juste. Avec elle, jamais on aura entendu si nettement le bruit d'un pied sur le sable, le tintement d'une étoffe coincée sur un clou, la respiration profonde d'un bébé ou le chant d'un insecte au loin.

 

Loin d'être introspectif, le film grouille de bruitages, d'ambiances suspectes, de détails qui font frémir, de grondements sourds, de grincements opportuns, d'accélérations et de compressions sonores symbolisant les attaques furtives des monstres. Et tout ça parfaitement distillé sur tous les canaux, ceux dédiés à l'Atmos étant sollicités plus souvent qu'à leur tour pour encapsuler l'auditeur dans une bulle finalement très sonore. Organique, cette bande‑son coupe littéralement le souffle à coups de déplacements sonores ambigus et d'effets lâchés pile au bon timing. D'autant qu'absence de dialogues oblige, tout est décuplé pour un maximum d'effet. 

 

Évidemment, les basses accompagnent le film avec force et subtilité, les grognements rauques des entités étant sans doute les plus impressionnants. 

 

Cerise sur le Dolby Atmos, rien n'est ostentatoire, grotesque ou surjoué. En somme, l'équilibre parfait entre survival et horreur pure. Et un véritable pied de nez à tous ces films aussi bruyants que creux.  

0
10
bonus
- Le son des ténèbres : montage son
- Un motif pour le silence : les effets visuels
- Blu-Ray du film et bonus

N'ayant pas reçu le disque simple Blu‑Ray de cette édition, impossible pour nous de vous en dire plus sur les bonus listés ci‑dessus.

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