par Carina Ramon
04 mars 2022 - 16h30

Sans répit

année
2022
Réalisateur
InterprètesFranck Gastambide, Simon Abkarian, Michaël Abiteboul
plateforme
genre
notes
critique
3
10
A

Ce polar français, remake du film coréen Hard Time avec Franck Gastambide (Validé) dans la peau d'un flic ripou, truste depuis sa mise en ligne les premières places chez Netflix dans plus de 70 pays. Malheureusement, après visionnage, la bonne nouvelle se transforme vite en incompréhension totale, elle confirme surtout l'avidité du public pour un contenu easy watching de plus en plus prégnant sur la plateforme.  

 

Gros manque de crédibilité

Alors qu’il se rend aux funérailles de sa mère, un lieutenant de police corrompu tue par accident un homme sur la route. Tentant de camoufler son méfait par tous les moyens possibles ‑dont les plus incongrus‑ il se retrouve entraîné dans une spirale sans fin d’événements imprévus.

 

Si le pitch est efficace, sa mise en application à l'écran l'est beaucoup moins, à commencer par la scène d’ouverture où tout sonne faux, le personnage principal commentant systématiquement ce qu’il est en train de faire, faute de pouvoir faire passer l'information ‑et l'émotion‑ autrement. Une sorte de stabilotage verbal superflu qui perdure tout le film, auquel s'ajoutent des dialogues et des situations non moins improbables. Le barrage de police un peu plus loin en est le plus parfait exemple : rien n'est crédible, du lieutenant qui refuse d'ouvrir son coffre (où gît le fameux cadavre) à l’officier de la paix qui semble carrément auditionner pour Taxi 5.

 

Un futur maître étalon ?

Tout est si caricatural que le film en devient naturellement incongru, atteignant une sorte de second degré involontaire. Même le pauvre Simon Abkarian a bien du mal à composer avec la partition archétypale qu’on lui donne à jouer. Derrière la caméra, Régis Blondeau (chef‑opérateur sur On a marché sur Bangkok, Mais qui a tué Pamela Rose et les deux Les Profs) filme techniquement et proprement sans jamais parvenir à transcender une seule de ses scènes.

 

Et pourtant, Sans répit bat des records sur Netflix. Avec 12 millions de visionnages complets, il réalise même le plus gros démarrage d'un film français sur Netflix depuis juin 2021 et se retrouve dans le Top 10 des longs métrages les plus visionnés sur Netflix dans 74 pays. Conclusion : on est content pour l’équipe et la plateforme, un peu moins pour le polar et le cinéma. L’idée que ce succès devienne à l’avenir le maître étalon pour d’éventuelles suites et d'autres films du même genre, effraie.

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Tous publics
disponibilité
25/02/2022
image
95'
1.85
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 5.1
Français Audiodescription
Anglais Dolby Digital Plus 5.1
Allemand Dolby Digital Plus 5.1
Espagnol Dolby Digital Plus 5.1
Portugais Dolby Digital Plus 5.1
sous-titres
Français, anglais, espagnol, allemand, arabe
5
10
image

Un peu verte, tristoune, pas très précise malgré la 4K Ultra HD doublée du HDR Dolby Vision, l’image de Sans répit lorgne davantage du côté du téléfilm que de l'œuvre de cinéma dotée d'une véritable vision. Un manque de nuance et d’identité qui confirme la tendance à l'uniformisation des « contenus » à streamer. Un bel exemple de « tourner vite et bien » qui finit par se voir et par lasser. 

5
10
son

Pas plus d'originalité, de recherche ou même de volonté de se démarquer. Le son -extrêmment dépouillé‑ est à la même enseigne que l’image avec en plus quelques bruitages ratés, à l’instar de l’accident de voiture. Le mixage n'est pas plus réussi, certains dialogues couplés à la musique et au bruit ambiant sont assez étouffés.

0
10
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