Samedi soir et dimanche matin
Arthur Seaton (Albert Finney), jeune homme instable et colérique, n’accepte pas son quotidien abrutissant à l’usine de Notthingham où il travaille en tant qu’ouvrier‑tourneur.
Afin de conjurer cette monotonie, Arthur passe son temps libre dans les bars enfumés, et noie sa déprime en compagnie de travailleurs désabusés. Un matin, il y fait la connaissance d’une jeune fille, Doreen (Shirley Anne Field), et tombe sous son charme. Mais la vie d’Arthur est sur le point de basculer lorsque Brenda (Rachel Roberts), la femme de l’un de ses collègues avec laquelle il a une histoire, lui annonce qu’elle est enceinte. Arthur va devoir faire preuve de maturité face à cette situation difficile.
C’est par le biais d’une mise en scène réaliste -la banlieue londonienne armée de ses façades en briques régulières, ses ruelles humides, ses constructions naissantes et homogènes- que Karel Reisz, l’un des chefs de file de la Nouvelle Vague anglaise des années 1960, dépeint les conditions de vie de la classe ouvrière de l’époque.
Dans ce chef-d’œuvre, qui échappe à tout moralisme et à toute démagogie, seul persiste l’horizon sombre d’un jeune homme dont les aspirations butent sur le déterminisme de classe.