Salt
Certains films d’aujourd’hui semblent avoir été réalisés hier. C’est le cas de Salt, thriller mis en boîte par un spécialiste du genre, Philip Noyce, auteur d’une poignée de films d’action honnêtes dans les années 1990 (Danger immédiat, Jeux de guerre, c’était lui), et qui semble aujourd’hui courir après une forme contemporaine qu’il peine à rattraper. Salt ressemble donc à un croisement daté entre la trilogie Bourne et Mr. et Ms. Smith, déjà avec Angelina Jolie.
Agent de la CIA, Evelyn Salt (Angelina Jolie donc) se retrouve un jour accusée d’être une espionne soviétique par un transfuge russe. Sa mission : assassiner le président de la fédération de Russie venu à New York à l’occasion des obsèques du vice‑président des États‑Unis. Très vite, la suspicion s’installe parmi ses supérieurs. Salt s’échappe et va tout faire afin de laver son honneur. Traquée comme une bête par les agents du gouvernement et d’obscurs espions russes, Salt se transforme peu à peu en machine de guerre façon Tomb Raider.
En dépit d’un montage épileptique et d’une apparence moderne, Salt sent un peu la poussière : entre la Guerre froide, rallumée pour les besoins d’un scénario poussif, des séquences d’action convenues et des acteurs qui cabotinent joyeusement (Liev Schreiber, grotesque), on peine à saisir l’intérêt de ce thriller honnête mais déjà‑vu.