Rudo et Cursi
Dix ans après Y Tu Mama Tambien (Lion d'Argent au Festival du Film de Venise pour le Meilleur scénario), Alfonso Cuàron, cinéaste mexicain éclectique capable de passer de Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban au thriller post‑apocalyptique Le fils de l’homme, confie la réalisation de Rudo et Cursi à son frère Carlos. Le tandem de Y Tu Mama Tambien, Gael Garcia Bernal et Diego Luna, se reforme ici pour une comédie potache et mélancolique qui suit le parcours de deux frères ennemis issus d’une famille de paysans mexicains, et désireux de devenir célèbres.
Récit initiatique, road‑movie, buddy‑movie, Rudo et Cursi (Beto et Tato dans le film) court sans doute trop de lièvres à la fois et se repose presque exclusivement sur talent indéniable de ses deux acteurs. Entre Bernal, qui rêve de devenir un chanteur à succès, et Diego Luna (le sosie de Michael Jackson dans Mr. Lonely), qui veut intégrer une prestigieuse équipe de foot, l’alchimie fonctionne à merveille, mais le film part dans toutes les directions.
Souvent lourdingues et superficielles, les petites péripéties qui rythment le voyage de nos deux benêts ne mènent pas à grand‑chose, hormis une critique convenue du monde du sport et du showbiz. Un consensus mou (et puritain) qui a pourtant plu au public mexicain, puisque Rudo et Cursi fut, au pays de la « Guadalupe », un immense succès.