Room
Jack (Jacob Tremblay) et Joy (Brie Larson) vivent reclus dans une bicoque exiguë. Prisonniers depuis plusieurs années, mère et fils n’ont qu’une fenêtre de toit et une télévision comme ouverture sur le monde, puis un amour infini qui les aide à résister. Un jour, Joy décide d’organiser la fuite de son fils…
Room se joue en deux temps : le quotidien en huis clos d’une jeune mère, laquelle s’acharne à transmettre les choses du monde à son fils et le tient coûte que coûte à l’écart de Old Nick (Sean Bridgers), leur ravisseur, puis celui de la délivrance, du basculement violent de l’autre côté de la bulle. Précédant le passage douloureux de la reconstruction, une séquence d’évasion absolument incroyable. Enroulé dans un tapis crasseux et feignant sa mort, on est autant ébloui par la lumière du jour que le petit Jack en route pour la vie réelle.
Adapté du roman éponyme de Emma Donoghue (elle signe aussi le scénario), le film de Lenny Abrahamson mise sur tous les possibles après et (surtout) pendant la captivité. Jack qui n’a rien connu d’autre s’invente un horizon au format Velux, transforme le Comte de Monte‑Cristo (enfermé comme lui) en super‑héros, craint la venue coutumière de « Bad Old Nick », ses grands yeux innocents façonnant un morceau d’enfance depuis une planète minuscule. Même entre quatre murs, on respire grâce à eux. Puissant.