Rock the Casbah
À Tanger, une famille marocaine pleure la mort du patriarche et riche industriel, Moulay Hassan (Omar Sharif). Tandis que proches, amis et religieux s’affairent à la préparation des funérailles, Sofia (Morjana Alaoui), la benjamine du clan, débarque des États‑Unis. Artiste et indépendante, elle a bien du mal à renouer avec ce Maroc, pétri de conventions, qu’elle a quitté sans regrets. Avec le décès du père, les règlements de comptes et la résurgence de fêlures enfouies vont alors scander les trois jours de rituel funéraire, entre peine et pagaille jubilatoire.
Après Marock (2005), Laïla Marrakchi signe un second long métrage qui ne manque pas de tonus. Les répliques cinglantes ou affectueuses consolident une histoire de famille bigarrée, tiraillée par le sempiternel conflit qui sépare les normes et les coutumes de l’Orient des mœurs émancipées des pays occidentaux.
On l’a bien compris, Sofia, en jean et lunettes de soleil, déboule pour marquer la césure. Elle ramène aussi avec elle le fantôme de Leyla, la sœur suicidée, derrière laquelle se cache un secret bien gardé, marque de fabrique (c’est à croire) de toute famille a priori normalement constituée.
Heureusement, la drôlerie filiale vient épauler les crises diverses et variées de cette attachante tribu endeuillée. Un délice de comédie, qui a su changer les clichés en petites satires aussi décalées que rafraîchissantes.