par Jean-Baptiste Thoret
30 septembre 2010 - 17h21

Robin des Bois

VO
Robin Hood
année
2010
Réalisateur
InterprètesRussell Crowe, Cate Blanchett, Max von Sydow, William Hurt, Mark Strong, Oscar Isaac, Eileen Atkins
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Nous voici loin, très loin, du Robin des Bois sautillant en collants serrés, popularisé par Errol Flynn dans la fameuse version réalisée par Michael Curtiz en 1938. Très loin aussi de celle signée par Kevin McDonald dans les années 1990 avec un Kevin Costner énamouré découvrant les vertus du point de vue subjectif de la flèche (idée reprise ici en forme de clin d’œil).

Ridley Scott, qui retrouve Russell Crowe pour la cinquième fois depuis Gladiator, retrace ici la genèse du mythe (Robin avant « des Bois ») et met deux heures et demie avant d’arriver là où les autres s’arrêtaient. Son Robin des Bois serait plutôt le descendant lointain de Maximus : même physique massif, même trajectoire morale, mêmes problèmes avec un père dont il s’agit de reprendre le flambeau. S’il prend quelques libertés avec l’histoire officielle (Richard Cœur de Lion, tué avant son retour en Angleterre), Scott décrit donc avec l’énergie et la fougue propres à son cinéma la construction d’une légende.

Archer dans l’armée de Richard Cœur de Lion, Robin le rustre échoue à Nottingham, à la faveur d’un concours de circonstances qui lui fait prendre l’identité de Robin de Locksley, un Sir décédé dont le père et la femme (Marianne, impeccable Cate Blanchett) attendent depuis dix ans le retour. Pendant ce temps, la Couronne vacille, Jean sans Terre envoie partout des émissaires sanguinaires afin de collecter des taxes, et les Français, aidés par le traître Godfrey, préparent l’invasion de l’Angleterre.

À bien des égards, le film de Scott ressemble à un remake de Gladiator à la sauce Sherwood. Sa passion pour les scènes de batailles ne se dément pas jusqu’au massacre final des troupes françaises, qui s’amuse à retourner les positions de la fameuse séquence du Débarquement filmée par Spielberg dans Le soldat Ryan. Pour le reste, si Scott reste un formidable technicien, s’il ne tombe pas dans le travers épuisant du tout‑numérique, son film manque de relief, donc de personnalité. Robin des Bois possède suffisamment d’énergie pour faire passer la pilule de ses clichés, trouve une ou deux idées que l’on aurait aimé voir développées (les ados fugitifs de la forêt de Sherwood par exemple), mais manque cruellement d’âme. Il serait temps que Scott qui, au fond, n’a pas réalisé un bon film depuis La chute du faucon noir en 2002 et Kingdom of Heaven en 2005, se réveille.

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Robin Hood
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/10/2010
image
BD-50, 140'/155', toutes zones
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Italien DTS 5.1
Allemand DTS 5.1
Espagnol DTS 5.1
Catalan DTS 5.1
sous-titres
Français, anglais, italien, allemand, espagnol, catalan, néerlandais, danois, finnois, islandais, norvégien, portugais, suédois, chinois, coréen
8
10
image
De ce côté-là, Ridley Scott ne dérange pas à la règle et livre un film tenu à la perfection sur le plan visuel. Doté de contrastes solides et d'une photographie hivernale très typée, le film fait un sans‑faute ou presque. Sous‑bois humides, terrains de guerre, campagnes anglaises, châteaux austères, on s'y croirait. La compression ne sourcille jamais. Tout juste avons‑nous noté quelques fourmillements bien cachés dans un ensemble solide, techniquement maîtrisé (effets spéciaux bien intégrés hormis le survol d'une maquette…), mais à qui il manque un petit supplément d'âme pour convaincre totalement.
8
10
son
C'est indéniable, les scènes de combat ont de l'allure, les flèches giclent dans tous les sens pour venir s'écraser sur les armures, les chevaux font claquer leurs sabots sur les pavés des forteresses, les villageois crient, les femmes dansent, les hommes se battent comme des beaux diables et boivent de l'hydromel en chantant… De quoi fournir du grain aux enceintes. De l'impact, une spatialisation de tous les instants, des graves puissants, des dialogues placés à la perfection, bref, cette piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 fait son office. En français « simple » DTS, on perd en ampleur et surtout la qualité du jeu des comédiens.
5
10
bonus
- Choix de la version cinéma (140') ou Director's Cut (155')
- Section technique composée de petites interviews filmées, dessins, photos et planches de story-borad (18')
- Possibilité de marquer ses scènes préférées
- Mode U-Control affichant en PIP le carnet de tournage
- Version DVD du film
Question de goût pour le choix de la version, même si nous vous conseillons le montage Director's Cut, plus long de 15 minutes. La section renferme pour sa part deux petites interviews sur le design du film et les costumes, agrémentées de photos et autres matériels défilant en diaporama. C'est maigre et pas franchement ergonomique. Quant au carnet de tournage (comprenez sorte de making of), on ne comprend pas bien pourquoi il se retrouve en PIP en cours de film via le mode U-Control. Le document est intéressant, mais ne colle pas aux images du film lorsqu'il apparaît, obligeant en plus à le visionner dans une petite fenêtre en surimpression. Nous aurions préféré pourvoir en profiter à part, tout simplement.
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