Road House
Dalton (Jake Gyllenhaal), un ancien combattant de l'UFC, tente d'échapper à son sombre passé et à son penchant pour la violence dans ce film d'action bourré d'adrénaline. Déjà en mal avec sa réputation qui lui colle à la peau, Dalton est repéré par Frankie, propriétaire d'un relais routier dans les Keys en Floride. Elle l'engage comme nouveau videur dans l'espoir d'empêcher un gang violent de détruire son bar bien‑aimé.
Au départ, il y a un petit film de baston de série B qui date de 1989 (Road House) porté par un Patrick Swayze tout en muscles dans la peau d’un videur de bar philosophe (si, si), où des bourrins avinés étaient incapables de tenir en place 2 minutes sans tout casser. Déjà à l’époque, le film conjuguait tous le clichés du genre, ne sortant du lot que par son casting principal et des seconds rôles savoureux comme Sam Elliott et Kelly Linch. Si son succès en salle fut plus que mitigé, il fera les affaires des vidéoclubs pendant des années, gagnant même le statut de film culte.
Le cas Conor McGregor
C’est donc ce presque nanar de baston sympatoche que Doug Liman (La mémoire dans la peau) a choisi de remaker avec Jake Gyllenhaal pour reprendre le rôle du videur de bar bogoss. Autre bonne idée (ou pas), avoir sollicité une légende du MMA pour faire ses grands débuts au cinéma : Conor McGregor. Dans le rôle du bourrin bête et méchant, l'Irlandais de 35 ans pousse le curseur à un niveau rarement atteint. Dans chaque scène où le combattant apprenti acteur apparaît, on est subjugué par sa désinvolture fascinante et ses mimiques. De l’autre côté du ring, Jake Gyllenhaal, bourré de protéines, joue son personnage à la cool, sans trop en faire vu l'énergumène qui se trouve en face de lui.
Thèse, synthèse
On aura vite compris que pour Doug Liman, l’histoire n’a strictement aucun intérêt, seul compte pour lui une nouvelle approche de la réalisation des scènes de baston qu'il veut immersives et subjectives façon fps (first person shot) des jeux vidéo. Un principe qui pourrait effectivement être nerveux et super‑spectaculaire. Problème : tout est trop chorégraphié et rend visible le moindre mouvement de caméra pour un effet jamais fluide qui heurte le visonnage des séquences les plus importantes du film. Surtout, on soupçonne le réalisateur d’avoir mixé prises de vues réelles et images de synthèse, puis joué sur la vitesse de lecture pour arriver à ses fins. C’est d’autant plus dommage que le film repose principalement sur ces scènes. Dans le domaine, le combat final de The Raid 2 est toujours la référence incontournable et pour l'instant indétrônable du genre.
Énorme carton sur Prime Video avec plus de 50 millions de spectateurs à travers le monde, Road House et ses mimiques pas possibles s'oubliera sans doute plus vite que l’original, c'est dire.