Rihanna : Loud Tour Live at the O2
Capté dans l'enceinte du mythique O2 de Londres en décembre 2011 (là où Michael Jackson devait entamer sa tournée This is it), voici le point d'orgue du Loud Tour de Rihanna, soutenant le cinquième album de la chanteuse barbadienne, âgée seulement ‑faut‑il le rappeler‑ de 24 ans.
Une jeunesse qui frappe d'emblée par l'énergie dégagée sur scène et la facilité déconcertante avec laquelle l'artiste « balance » ses titres sans trop forcer (du moins en apparence), mais aussi très vite synonyme d'un manque de maturité dans son jeu de scène qui, on l'espère, évoluera davantage vers l'interprétation et l'introspection que la pure démonstration physique.
Rihanna est belle à croquer. Et bien plus. Elle le sait et en joue à n'en plus finir, se retrouvant dès la deuxième chanson en dessous deux‑pièces. Si Madonna pouvait elle aussi se permettre de provoquer à une certaine époque, elle avait ce recul qui fait défaut pour le moment à Rihanna, encore très premier degré et aguicheuse. Rageant quand on entend sa voix, dont elle fait absolument ce qu'elle veut.
Quelque part entre Mariah Carey et Beyoncé, Rihanna semble encore chercher sa place, passant de purs titres R&B à de la pop bien trop sucré pour elle. Même l'excellent et très sombre Man Down, avec ses « Rom po po pom » aux forts accents reggae, ne se démarque pas plus cela, ne trouvant pas d'écho particulier auprès du public.
Pour le moment, sa prestation a tout du gigantesque show de boîte de nuit, joliment ficelé par Nick Wickham, assistant‑réalisateur sur le Katy Perry : Part of me, dont il reprend les codes, avec confidences backstage entre deux chansons. Un Blu-Ray à destination des fans, principalement.